Les compressions causent un profond malaise
Départs à la retraite non compensés. Employés démotivés. Bureaux régionaux fermés. Services diminués. Le climat de travail n’est pas à son mieux en agriculture, peut-on comprendre à la lecture d’un document réalisé par la Direction recherches et politiques agricoles (DREPA) de l’Union des producteurs agricoles, dont la Terre a pris connaissance.
Le document, rédigé à la suite d’une consultation menée auprès de représentants de 11 fédérations régionales et de 10 groupes spécialisés, fait ressortir un malaise qui semble généralisé : les compressions budgétaires du gouvernement Couillard commencent à laisser des traces dans le secteur agricole.
Les griefs sont nombreux et documentés : on y déplore, notamment, une diminution des services offerts aux producteurs et « une démotivation du personnel » dans les bureaux régionaux du MAPAQ. On y note également « un effritement général des services » à la Financière agricole du Québec.
Des producteurs de lait constatent « un retard d’inspection des citernes », tandis que dans les cultures commerciales, on dit avoir observé « une diminution des services » dispensés par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Lourd bilan
Aux yeux des principaux acteurs régionaux en agriculture, le bilan des compressions gouvernementales est lourd : des demandes de financement qui restent sans réponse, les critères d’admissibilité à certains programmes qui sont resserrés à outrance, des employés qui travaillent dans les bureaux régionaux et qui sont assignés à plusieurs tâches, ce qui diminue leur efficacité.
C’est en quelque sorte la conséquence de la politique d’austérité, résument les auteurs du document, à partir des réponses qui leur ont été fournies. La formation agricole a écopé, avec une coupe de 45 000 $ par le MAPAQ dans l’enveloppe budgétaire de 145 000 $ qui devait être versée aux collectifs régionaux en formation agricole, en 2015.
Autre constat : la cure minceur au ministère de l’Agriculture aurait accentué la centralisation des services et la réduction du personnel, faisant craindre une « perte d’expertise » en région. La relève agricole fait également les frais de ces mesures austères, avec le retrait de commandites d’activités régionales.