Pommes de terre : le secteur doit s’adapter aux nouvelles exigences du consommateur
QUÉBEC — Les Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ) réunis en assemblée générale annuelle le 27 mars dernier ont élu un nouveau président à la tête de leur syndicat, soit Francis Desrochers. Au coeur des discussions de la journée se trouvait l’éventuel retrait des producteurs de pommes de terre du programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA). « Avec toutes les modifications apportées à l’ASRA au fil des ans, le programme n’est plus adapté pour la pomme de terre. En fait, l’ASRA n’est pas intervenue depuis 2007 », a indiqué Clément Lalancette, directeur général des PPTQ.
Ainsi, les producteurs ont accepté d’attendre encore quelques mois les conclusions du ministre de l’Agriculture avant de se retirer de l’ASRA. « Si le ministre suit les recommandations du groupe de travail et qu’il n’y a pas de changements fondamentaux, la volonté des producteurs est de se retirer », a précisé le directeur général.
Yum Yum
Les PPTQ contestent en Cour supérieure la décision de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) rendue le 11 juillet 2014. Le fonds de défense de l’Union des producteurs agricoles appuiera à la hauteur de 40 % les PPTQ dans leur recours à la Cour supérieure. « Dans la décision rendue dans l’arbitrage de la convention de mise en marché avec les Croustilles Yum Yum, alors que la baisse des prix nord-américains était de 3 %, la RMAAQ a décrété une baisse de 9 %. Nous considérons que cette décision est irraisonnable », a rappelé Clément Lalancette.
Étude de marché
Les PPTQ et l’Association des embal- leurs de pommes de terre du Québec ont réalisé une étude de marché. « L’étude vient confirmer la réalité du marché. Il faut répondre aux besoins du consommateur et faire une meilleure mise en marché », a résumé le directeur général. Le consommateur aime le goût de la pomme de terre et il la perçoit comme un aliment santé, sauf quand elle est frite. Cependant, la plupart des personnes interviewées associent plutôt la pomme de terre à un féculent qu’à un légume et ne connaissent pas le contenu nutritionnel de celle-ci. Les consommateurs souhaitent mieux comprendre les informations sur les sacs, notamment les pictogrammes.
L’étude a sondé les consommateurs sur leurs habitudes d’achats en épicerie. En général, l’achat de pommes de terre est planifié en fonction d’une recette en particulier. La clientèle préfère les sacs de plastique parce qu’ils permettent de voir la qualité des pommes de terre.
Le marché de la pomme de terre pourrait être segmenté différemment. La clientèle recherche des produits de niche comme la pomme de terre grelot et les sacs de 3 lb et moins, un segment de marché où le Québec est encore peu présent.