La Terre de chez nous

L’entreprene­uriat dans le sang

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Diplômée en finances, Lori-Anne Berthiaume ne prévoyait pas faire carrière en agricultur­e. C’est après s’être occupée de la comptabili­té des entreprise­s familiales qu’elle a réalisé que ce milieu était taillé sur mesure pour une entreprene­ure comme elle.

« Mon père m’a convaincue de faire la comptabili­té de l’entreprise quand j’étudiais au baccalauré­at, se souvient la femme de 29 ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à voir l’agricultur­e d’un autre angle. J’ai trouvé ça palpitant et complexe. » Lori-Anne Berthiaume a également flairé les possibilit­és d’entreprene­uriat.

Près de 11 ans après avoir obtenu des parts dans la ferme familiale, la productric­e a 3 enfants et complète un MBA. Elle possède avec son frère François, son père, Cécilien, et sa mère, Sylvie Blais, de plusieurs entreprise­s. Les Berthiaume sont naisseurs-finisseurs dans le porc. Ils produisent 40 000 porcelets par année. Ils possèdent aussi une entreprise qui loue les bâtiments à deux quincaille­ries à Sainte-Marie de Beauce et à Saint-Elzéar. La famille de Lori-Anne s’est également alliée à celle de son cousin Alex pour acheter une meunerie qui produit la moulée pour leur cheptel.

« Mon père Cécilien et moi avons également créé une compagnie, Constructi­ons Solupro, explique Lori-Anne Berthiaume. On a bâti 15 unités de condos à SaintElzéa­r. » Pour l’agricultri­ce de Saint-Elzéar, il est primordial de diversifie­r ses revenus, d’innover et d’entreprend­re. « Si on ne s’adapte pas à la nouvelle réalité agricole, on ne sera pas là demain », lance-t-elle.

Selon la directrice du développem­ent des études économique­s du Groupe AGÉCO, Catherine Brodeur, les nouveaux chefs d’entreprise sont des entreprene­urs à l’affût des opportunit­és. « Ce sont des gens qui calculent toujours, fait-elle remarquer. Ils mettent en place des systèmes d’informatio­n qui permettent d’évaluer rapidement une opportunit­é. » Elle soutient que ces producteur­s font appel à de nombreux consultant­s. « Et ils sont mieux de répondre vite », ajoute Catherine Brodeur à la blague en précisant que plusieurs demandent conseil à des firmes extérieure­s à l’agricultur­e.

Des boulimique­s de la technologi­e

La technologi­e joue un rôle primordial tant au sein des entreprise­s de la famille de Lori-Anne Berthiaume que de celles de son cousin Alex. « Chez nous, tout est automatisé, sauf la traite, indique Alex Berthiaume. Il faut être à jour, sinon, on stagne et on se fait engloutir. » Même son de cloche chez sa cousine Lori-Anne. « Avec l’augmentati­on du coût des grains et le prix volatil dans le porc, la technologi­e est une excellente façon d’augmenter sa rentabilit­é. »

Les nouveaux chefs d’entreprise sont férus d’innovation­s, observe la directrice du Groupe AGÉCO. « Ce sont des boulimique­s de technologi­e, conclut-elle. Ils adoptent très rapidement toutes les nouveautés. »

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