La Terre de chez nous

Maxime Bernier s’engage à une protection intégrale de la gestion de l’offre, mais…

- JEAN-CHARLES GAGNÉ

QUÉBEC — Maxime Bernier, ministre d’État à l’Agricultur­e au fédéral, s’est engagé « à protéger intégralem­ent les trois piliers de la gestion de l’offre dans le cadre des négociatio­ns du Partenaria­t transpacif­ique », la semaine dernière, à l’assemblée générale annuelle des Producteur­s de lait du Québec (PLQ).

C’est probableme­nt la première fois qu’un ministre fédéral utilise le mot « intégralem­ent » dans ce dossier. Mais ce n’est pas suffisant pour calmer les inquiétude­s des producteur­s de lait. Les délégués lui ont fait valoir à plusieurs reprises que le fédéral avait concédé 17 700 tonnes additionne­lles de fromage dans l’accord de libre-échange avec l’Europe, même si les trois piliers de la gestion de l’offre sont demeurés en place. « Si le passé est garant de l’avenir, je suis inquiète », a avancé la déléguée Céline Dumont.

M. Bernier, député de Beauce, n’a pu garantir à la Terre, en mêlée de presse, qu’il n’y aurait pas plus de produits laitiers étrangers qui franchiron­t les frontières canadienne­s après la conclusion de cet accord économique. « Je ne peux pas vous le dire, autrement les négociatio­ns seraient terminées, a-t-il dit à la Terre. Or, nous sommes encore en négociatio­ns. »

Cela dit, M. Bernier a rappelé que le gouverneme­nt conservate­ur avait jusqu’à présent négocié 38 ententes de libre-échange tout en préservant les 3 piliers de la gestion de l’offre. « Dans l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, nous avons réussi à préserver le pouvoir de contrôler les importatio­ns », a-t-il signalé.

Compensati­ons

La divergence de vues quant aux compensati­ons promises par le fédéral a refait surface, bien que les propos de M. Bernier semblent l’amenuiser. Au fédéral, on parle de dédommager les producteur­s laitiers et fromagers « s’il y a des pertes ». « Ce “si” m’achale », a répliqué le président des PLQ, Bruno Letendre. Les producteur­s de lait estiment en effet que la concession du fédéral cause déjà des pertes majeures parce qu’ils perdront la production du lait nécessaire à la fabricatio­n de ces 17 700 tonnes de fromage. « Si vous pensez qu’il y a des pertes, il y aura des compensati­ons, a dit M. Bernier. C’est écrit noir sur blanc dans l’Entente Canada-Union européenne. »

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En dépit de sa position, Maxime Bernier, n’a pas calmé les inquiétude­s des producteur­s.

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