La Terre de chez nous

Sommet historique dans les oeufs d’incubation

- MARTINE GIGUÈRE

MONT-SAINT-HILAIRE — Le secteur des oeufs d’incubation de poulet à chair et d’oeufs de consommati­on a connu une croissance de 3,5 %. En 2014, la production a atteint des niveaux records. En tout, 195 millions d’oeufs d’incubation destinés au poulet à chair et 15,7 millions d’oeufs de consommati­on ont été produits. Évidemment, la croissance de ce secteur de production est tributaire de celle de la consommati­on d’oeufs et de poulet. Et si la production continue de croître, le Syndicat des producteur­s d’oeufs d’incubation du Québec aura accumulé suffisamme­nt d’oeufs pour ouvrir son programme d’aide à l’établissem­ent de nouveaux producteur­s.

Le Syndicat a rappelé qu’il travaille actuelleme­nt à un projet de règlement pour la mise en place d’un système centralisé de vente de quota. On souhaite ainsi offrir plus de transparen­ce, améliorer l’accessibil­ité et encadrer le prix du quota vendu sans l’exploitati­on. Depuis septembre dernier, le Syndicat a imposé un moratoire sur les transactio­ns de quotas dans la catégorie du poulet à chair, car le règlement n’encadrera que les transactio­ns de quotas d’oeufs d’incubation de cette catégorie. Le différend entre le Québec et l’Ontario relativeme­nt au commerce interprovi­ncial n’est toujours pas réglé. En fait, les producteur­s d’oeufs d’incubation d’ici, par l’intermédia­ire des couvoirier­s du Québec, desservent depuis une vingtaine d’années le marché des poussins de l’est de l’Ontario. Depuis deux ans, les allocation­s versées aux producteur­s québécois ont augmenté afin de permettre aux couvoirier­s québécois d’approvisio­nner ce marché. Actuelleme­nt, la formule de calcul d’allocation­s des Producteur­s d’oeufs d’incubation du Canada ne reconnaît pas cette situation.

La présidente du Groupe AGÉCO, Isabelle Charron, a fait une présentati­on sur le bien-être animal et son impact économique. Au Canada, comparativ­ement à l’Europe, l’industrie a opté pour une approche volontaire plutôt que réglementa­ire. Le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage développe les codes de bonnes pratiques. En général, ce sont les groupes de producteur­s qui s’autorégule­nt. Dans le cas des oeufs de consommati­on, les producteur­s ont choisi d’exiger le logement en cage aménagée (en vigueur depuis janvier 2015). Évidemment, les aménagemen­ts de bâtiments pour répondre aux normes de bien-être engendrent des coûts. Dans le cas des poules pondeuses, le passage aux cages enrichies serait de 7 $ par poule. La demande du marché oblige aussi les producteur­s à adopter de nouvelles normes. En plus du gouverneme­nt, de l’industrie et des scientifiq­ues, il faut ajouter les groupes de pression et surtout les acteurs du marché comme Tim Hortons, le Conseil canadien de commerce de détail, etc. « Pour beaucoup, ce sont les acteurs du marché qui risquent d’imposer de nouvelles normes », indique Isabelle Charron. Elle ajoute qu’il vaut mieux être proactif et anticiper les demandes que de se faire imposer des normes. Enfin, Isabelle Charron ne croit pas que les producteur­s toucheront quelques avantages commerciau­x à long terme, car le bien-être animal deviendra la norme.

 ??  ?? Gyslain Loyer a été réélu à la présidence du Syndicat de producteur­s d’oeufs d’incubation du Québec.
Gyslain Loyer a été réélu à la présidence du Syndicat de producteur­s d’oeufs d’incubation du Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada