Le Canada adopte la ligne dure
Le Canada demande à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de pouvoir appliquer des mesures de rétorsion de plus de 3 G$ contre des importations des États-Unis.
Le gouvernement canadien a déposé sa demande à l’OMC le 4 juin. Le plus récent jugement du tribunal du commerce international confirme que la législation américaine de l’étiquetage du pays d’origine ( country of origin labeling ou COOL) s’avère discriminatoire à l’égard des producteurs de bovins et de porcs canadiens. Il donne aussi la possibilité au Canada de mettre en oeuvre des mesures de rétorsion contre des importations des États-Unis. La liste inclut 38 produits notamment le boeuf, le porc, le vin, les cerises, les pâtes, le maïs, le mobilier de bureau et les matelas d’origine américaine.
À court de temps
La requête du Canada sera examinée par l’Organe de règlement des différends de l’OMC le 17 juin prochain. Les mesures de rétorsion projetées se chiffrent à 3,068 G$ dont 2 G$ pour les produits de boeuf et de porc des États-Unis. Le ministre Ritz espère pouvoir appliquer ces tarifs d’ici la fin de l’été. « Les États-Unis sont à court de temps et d’options. La seule façon pour eux d’éviter les mesures de rétorsion est de complètement abroger le COOL. (…) Nous n’arrêterons pas tant que l’étiquetage du pays d’origine fera partie de l’histoire », a-t-il déclaré en conférence téléphonique en direct de Washington.
À l’occasion de cette mission, Gerry Ritz a eu l’occasion de discuter avec son homologue américain, Tom Vilsack. Ce dernier lui a confirmé qu’il appuyait l’abrogation du COOL, a indiqué à la Terre le ministre de l’Agriculture. Un projet de loi déposé devant la Chambre des représentants propose d’ailleurs de supprimer cette réglementation. La Chambre pourrait voter sur cette question dès cette semaine. L’approbation du Sénat est également nécessaire. Selon l’économiste en chef du département américain de l’Agriculture, le COOL génère des coûts de 2,6 G$/année dont 1,8 G$ pour l’industrie de la viande.