Les agriculteurs écopent
Les pluies diluviennes qui ont touché la région de Coaticook et de Compton dans les Cantons-de-l’Est ont provoqué d’importants dégâts la semaine dernière chez les agriculteurs.
Le président du Syndicat des cultures commerciales de Coaticook, Stéphane Vaillancourt, évalue sommairement ses pertes à plus de 100 000 $. La crue des eaux qui a emporté diverses portions de route l’a même empêché de regagner son domicile.
« J’ai été obligé de coucher chez mon voisin, confie-t-il en entrevue téléphonique. Il y a 200 vaches qui m’attendaient. » Stéphane Vaillancourt indique avoir perdu huit acres « des plus belles terres de l’Estrie » à Compton. Son champ de 30 acres situé à proximité de la rivière Coaticook a été abîmé par un ruisseau provenant de la route.
« Ça fait 102 ans que les Vaillancourt cultivent cette terre et on n’a jamais vu ça », a-t-il précisé.
Le président du Syndicat de l’UPA de Coaticook, Philip Stirnimann, confirme la gravité de la situation. Les 80 mm de pluie tombés ont emporté bon nombre de ponceaux permettant aux agriculteurs d’accéder à leurs champs.
« Les ponceaux ne fournissaient pas et les routes ont été mangées dans bien des cas », relate-t-il, soulignant qu’aucune alerte météo n’a prévenu les producteurs agricoles.
Figure bien connue du monde syndical, Jacques Masson a eu une soirée particulièrement occupée le 8 juin. Avec son tracteur, ce producteur laitier a aidé les pompiers à franchir la route 147 entre Coaticook et Compton afin de porter secours à un automobiliste.
« C’est la première fois que je vois descendre tant d’eau. Dans les champs, ça ressemble au printemps. Malheureusement, je n’ai pas acheté des semences qui flottent! On a travaillé tellement fort pour ces semences. »
Deschambault
Dans la région de Québec, la station météo de la ferme expérimentale de Deschambault a enregistré 156 mm de pluie dans la nuit du 8 au 9 juin. Annie Dumas, directrice des opérations du Centre de recherche en sciences animales, indique que les chemins et ponceaux de la ferme ont particulièrement souffert.
« Notre maïs a également été touché et on retrouve plein de terre dans le bout des champs en raison du ruissellement », a-t-elle confié.