« On perd des protéines d’heure en heure »
UPTON — Les frères Lacoste ont 100 hectares de fourrages à récolter, mais la pluie les empêche de travailler. « Nous avons l’équivalent d’une coupe et demie qui attend dans les champs. Avec le retard, on perd des protéines de jour en jour, d’heure en heure et même de minute en minute », déplore Jean-Yves Lacoste, copropriétaire avec sa famille d’une ferme qui abrite 152 vaches en lactation, à Upton, en Montérégie. « Et les prévisions météo ne sont guère encourageantes », fait-il remarquer.
Les fourrages, le profit
Les détails font la différence sur le bilan financier d’une ferme laitière. Et les Lacoste le savent, eux qui cherchent continuellement à obtenir le plus haut taux de protéines pour leurs fourrages. Ils ont justement investi dans une faucheuse automotrice, plus rapide pour récolter au bon stade de maturité, et dont la largeur de coupe supérieure réduit la manipulation des plantes et la compaction, car elle réduit le nombre de passages.
La faucheuse possède également un convoyeur qui double l’andain lorsque l’herbe est fraîche, ce qui limite les pertes, comparativement à un retourneur d’andain employé quelques heures plus tard quand le foin est sec et plus susceptible de partir au vent. « Plus tu manipules tes fourrages, plus tu laisses des feuilles au champ. Et les feuilles que tu laisses, c’est des protéines. C’est du profit. Nous avons comparé différents équipements et notre faucheuse utilisée conjointement avec une presse à balles rondes nous permet de gagner 0,5 à 3 % de protéines. Pour un troupeau de 325 têtes, c’est énorme! » affirme Pier-Olivier, le cadet des deux frères.
Lorsque mère Nature leur donnera le feu vert, les Lacoste père et fils travailleront presque jour et nuit. Ils commenceront par l’ensilage, pour ensuite passer aux balles rondes. « En quatre jours, nous devrions avoir tout terminé. C’est certain qu’en priorisant la qualité, nous sommes plus lents. Par exemple, nous n’employons pas une faucheuse à fléaux, mais à rouleaux, moins rapide, mais qui essore la plante sans l’endommager. Idem pour la presse : pas de couteaux qui accentueraient les pertes de feuilles », explique Pier-Olivier.
Trois presses
Les circonstances sont telles qu’il n’est pas exclu pour ces producteurs de faire appel à une deuxième et même à une troisième presse à balles rondes. « Ce n’est pas encore l’urgence, car nous avons une réserve d’environ 800 tonnes d’ensilage hautement protéiné. Sauf qu’il faudra agir bientôt et vite, car en plus de perdre de la qualité en valeur nutritive, nous retardons la prochaine coupe », estime Jean-Yves, qui procède à quatre coupes.