Première coupe : gros rendements de luzerne...
Plusieurs producteurs au sud de Montréal (et même un au Lac-SaintJean) avaient déjà complété leur première coupe vendredi. Dans l’ensemble, la qualité est au rendez-vous, mais pas la quantité.
Le nutritionniste Marc Leduc mentionne que 50 % de la première coupe est complétée au sud-ouest de Montréal. Les graminées ont été récoltées avant leur stade d’épiaison et offraient en général de moins grands rendements qu’à l’habitude, à cause d’un manque d’eau. La luzerne par contre affichait des rendements au-delà de la normale et la qualité des premiers échantillons reçus paraît excellente. « Pour une dizaine de producteurs, les analyses indiquent un taux de protéines brutes variant entre 17 et 23 %. La digestibilité est excellente, tandis que l’énergie est jugée correcte avec un indice qui oscille autour de 1,32 Mcal/kg », décortique le nutritionniste de la meunerie Gérard Maheu inc.
« Ils annonçaient de la pluie pendant une semaine, alors on a tenté notre chance et on s’est lancés aux champs. Les volumes étaient moindres, mais la qualité très bonne », commente Martin Estermann, dont la ferme est située à Sainte-Agnès-de-Dundee, au sud-ouest de Montréal. Ce producteur a l’habitude d’encercler le 28 mai sur son calendrier comme date de la première coupe. Mais cette année, les travaux étaient terminés le… 23 mai! « Nous faisons cinq coupes, alors vaut mieux commencer plus tôt que plus tard », soutient-il. La date prévue de la prochaine est le 24 juin.
De la luzerne à profusion
Les travaux sont également terminés chez Jason Erskain, dont les luzernières présentent un excellent rendement. « Nous n’avions presque pas de mortalité et la luzerne était juste au bon stade [préfloraison], alors ç’a été une récolte plus élevée que la normale avec 7,5 tonnes à l’hectare », se réjouit-il. Sa ferme, qui mise sur 180 vaches en lactation, ensile tout son fourrage et a récemment acquis un andaineur de grande capacité. Ces deux astuces permettent de récolter les 40 hectares de prairie en 12 heures, ce qui réduit la vulnérabilité à la pluie. Près d’Alma, Yvan Morin venait tout juste (9 juin) de faire ensiler à forfait 100 hectares de prairie. Il constate que ses rendements sont inférieurs de 20 % à sa moyenne. « L’hiver a fait périr les plantes par endroits, mais c’est moins pire qu’on pensait. La qualité est très bonne, avec une plus grande proportion de luzerne et des plants très feuillus », explique-t-il. Il estime le niveau énergétique à 1,45 Mcal/kg et le pourcentage de protéines à 20-22 %.
Au Centre-du-Québec, Gilbert Perreault croit que sa première coupe est légèrement supérieure à celle des dernières années. « Les vaches ne m’en ont pas parlé directement [!], mais le nouveau fourrage semble de qualité puisque leur production de lait a légèrement augmenté », note l’éleveur, qui compte une soixantaine de vaches en lactation.
L’hiver a détruit certaines zones de ses prairies, mais à un niveau moindre que l’an passé, où près de 50 % de pertes avaient été enregistrés. Ce qui reste à récolter l’impressionne par des volumes prometteurs « Les champs de foin sont écrasés tellement il y a du volume! »