La Terre de chez nous

Nouvel honneur pour Jacques Proulx

- PIERRE-YVON BÉGIN

Jacques Proulx, ancien président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) et de Solidarité rurale du Québec, vient de recevoir le prix Guy-Paiement.

Ce prix lui a été remis dans le cadre des Journées sociales du Québec qui avaient lieu récemment à Sherbrooke sous le thème de la souveraine­té alimentair­e. Le prix vise à souligner son implicatio­n dans le milieu social et agricole, pour y avoir mené plusieurs luttes au fil des ans afin d’améliorer les conditions de vie des producteur­s. En entrevue téléphoniq­ue, Jacques Proulx tient d’abord à partager ce nouvel honneur avec ceux qui l’ont entouré. « Pour faire ça, dit-il, il faut quelqu’un pour tenir le fort. Ce n’est pas vrai que tu peux réussir tout seul. »

Le gaillard de 76 ans conserve sa verve. Il a profité de la tribune offerte pour inviter la population à s’indigner, se disant « plus militant aujourd’hui que je ne l’ai jamais été ».

Président fondateur de Solidarité rurale en 1991 à la suite des États généraux du monde rural, le natif de Saint-Camille en Estrie dénonce la politique économique du gouverneme­nt du Québec. Rappelons que Solidarité rurale a été récemment forcée de fermer son siège social de Nicolet après avoir perdu son financemen­t public. « Devant tout ce qui se passe, affirme-t-il, c’est tellement découragea­nt de voir comment on pense changer les choses en continuant à faire pareil et en détruisant jusqu’à un certain point tous les investisse­ments, les grandes politiques qu’on s’est données. On est en train de démantibul­er ça. »

De l’indignatio­n

« Comment expliquer, se demandet-il, que lorsqu’on était pauvres collective­ment, on a réussi à construire le Québec moderne? Aujourd’hui, alors qu’on est riches collective­ment, on est en train de saborder toutes ces grandes politiques, en dénaturant la plupart du temps les façons de faire et les objectifs mis en place. Ça m’indigne. »

Interviewé au lendemain de la victoire libérale dans deux élections partielles la semaine dernière, Jacques Proulx était au comble de l’indignatio­n. Il n’arrive pas à comprendre comment les gouverneme­nts, tous partis confondus, peuvent abolir quelque chose plutôt que de le remettre simplement en question. Parce que le monde change, dit-il, il convient de changer les politiques et de les adapter.

Celui qui a été fait « chevalier » de l’Ordre national du Québec en 1995 venait d’entendre la rumeur quant au retour de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois. « Où est rendue la démocratie? » interroge-t-il, notant qu’un petit groupe pourrait décider de remplacer un chef élu par les militants.

 ??  ?? Jacques Proulx, le militant, s’indigne de la politique d’austérité de Québec qui a notamment coupé les vivres à Solidarité rurale du Québec. Dans l’ordre habituel, André Genest, Claire Bolduc, présidente, Jacques Proulx, et Jean-Pierre Fournier.
Jacques Proulx, le militant, s’indigne de la politique d’austérité de Québec qui a notamment coupé les vivres à Solidarité rurale du Québec. Dans l’ordre habituel, André Genest, Claire Bolduc, présidente, Jacques Proulx, et Jean-Pierre Fournier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada