La Terre de chez nous

Peu de contrevena­nts agricoles

- JULIE MERCIER

En matière de bien-être animal, les agriculteu­rs québécois font bonne figure.

En 2014-2015, les inspecteur­s du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec ont visité 5 105 fermes. De ce nombre, 101 entreprise­s (1,9 %) ont reçu un constat d’infraction. Le type de contravent­ions varie grandement. Elles peuvent notamment concerner la températur­e du réservoir à lait, la propreté des lieux ou les soins aux animaux.

Le 5 juin, le ministre de l’Agricultur­e du Québec, Pierre Paradis, a déposé le projet de loi 54 sur le bien-être animal. Aux Éleveurs de porcs du Québec, le président, David Boissonnea­ult, rappelle que le bien-être animal figure au coeur des préoccupat­ions des producteur­s. « C’est un enjeu important que l’on traite tous les jours avec nos animaux, assure le dirigeant. On a entrepris cette démarche depuis plusieurs années, que ce soit au niveau du code de bonnes pratiques, du rapport de responsabi­lité social, de notre plan stratégiqu­e ou de notre plan d’investisse­ment », poursuit-il. Au Québec, le programme de certificat­ion Bien-être animal (BEA) est d’ailleurs obligatoir­e. M. Boissonnea­ult juge important que Québec soutienne financière­ment les producteur­s dans leur mise aux normes pour répondre à ce « signal fort du gouverneme­nt ». À titre d’exemple, la filière porcine s’est donné l’objectif de loger les truies en groupe d’ici 2024.

De son côté, la Fédération des producteur­s de bovins du Québec (FPBQ) poursuit son étude du projet de loi, mais s’interroge déjà sur certains éléments. C’est le cas du transport des animaux et du partage de responsabi­lité entre le transporte­ur et le producteur. Quant aux codes de bonnes pratiques, appelés à devenir obligatoir­es, « ce sont des choses que les producteur­s font déjà », assure la porte-parole de l’organisati­on, Sonia Dumont.

Les producteur­s d’oeufs de consommati­on ont également été proactifs. Une certificat­ion sur le bien-être des poules pondeuses a été élaborée avec le Bureau de normalisat­ion du Québec (BNQ). La très grande majorité des éleveurs ont suivi la formation obligatoir­e. La Fédération estime que l’article 7 sur l’exception agricole semble donner la latitude nécessaire à la pratique de l’élevage.

Pour leur part, les éleveurs de poulets et de dindons du Québec ont mis en oeuvre deux programmes basés sur le code de bonnes pratiques : le Programme de soins aux animaux (PSA) et le Programme de soin des troupeaux (PST).

Vétérinair­es

L’Ordre des médecins vétérinair­es du Québec appuie le projet de loi « Paradis » pour lequel il a été consulté. Il souhaite maintenant que celui-ci « permette de réduire le nombre de contrevena­nts et de limiter les cas de cruauté animale ». L’Ordre espère aussi que ce projet de loi « mène à une responsabi­lisation générale de l’ensemble des intervenan­ts oeuvrant auprès des animaux, qu’ils soient médecins vétérinair­es, éleveurs, producteur­s, gestionnai­res de fermes, agronomes ou technicien­s en santé animale ».

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