La Terre de chez nous

Québec chiffre les dommages

- PIERRE-YVON BÉGIN

Visé par une réclamatio­n de près de 1 M$ pour les inondation­s provoquées par un barrage de la baie Lavallière, dans la région de Sorel-Tracy, Québec est en train de chiffrer le montant des dommages subis par les agriculteu­rs.

Laurent Lessard, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, confirme ainsi le travail entrepris par son administra­tion, disant hériter d’un « problème plus vieux que moi ». Son ministère est propriétai­re du terrain où ont été aménagés un barrage et une digue dans les années 1980 par Canards Illimités Canada. Avec les années, l’ouvrage de retenue des eaux a entraîné l’accumulati­on de sédiments dans les cours d’eau, de sorte que la moindre pluie occasionne une inondation des terres agricoles.

« Il faudra faire quelque chose et on est sensibles à l’impact sur l’agricultur­e », affirme Laurent Lessard, qui a déjà porté le chapeau de ministre de l’Agricultur­e. « On va assumer notre responsabi­lité là-dedans », assure-til, soulignant la grande complexité du problème.

Juste pour « ouvrir le barrage », notet-il, l’État est soumis aux procédures environnem­entales. De plus, prétendil, le niveau du Saint-Laurent est plus haut que le barrage, situé aux abords de la Réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, reconnue par l’UNESCO en novembre 2000.

« Si c’était si simple, on ouvre le barrage et l’eau se vide », affirme Laurent Lessard, se demandant si l’ouvrage est toujours pertinent. Voit-il un espoir de règlement à court terme pour les agriculteu­rs?

« Ils sont en train de chiffrer le montant des dommages, répond-il. Il faut voir si on est capable de régler l’aspect financier et le problème récurrent tous les ans. »

Comme si une nouvelle preuve était nécessaire, les pluies de la semaine dernière ont de nouveau inondé les cultures des producteur­s de la baie Lavallière. À la Ferme Caplette, une superficie de 40 hectares de maïs a été totalement submergée. On y a même trouvé une carpe!

« Les plants qui avaient quatre à cinq feuilles sont disparus sous l’eau », constatait avec dépit Dominique Caplette, le 11 juin. Il se demande maintenant combien de temps l’eau mettra à se retirer.

« L’eau a l’air d’avoir arrêté de monter », a-t-il observé, notant que ses champs sont pourtant situés à une dizaine de kilomètres du fleuve.

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Les Caplette estiment que l’eau a submergé leurs semis de maïs sur une superficie de 40 hectares la semaine dernière.

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