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Des impacts chez nous

Pénurie d’oeufs aux États-Unis

- MARTINE GIGUÈRE

Aux États-Unis, de grandes chaînes de restaurant­s rationnent leurs oeufs et écourtent les heures où l’on sert des petits déjeuners. Dans certains États, des marchés d’alimentati­on limitent le nombre de boîtes d’oeufs par client et les prix flambent. L’épisode de grippe aviaire en cours bouscule les marchés et entraîne une raréfactio­n de l’offre d’oeufs.

De ce côté-ci de la frontière, on tente de minimiser les répercussi­ons de cette crise sur le marché des oeufs de transforma­tion. En 2014, le pays a importé 10 % de ses besoins en oeufs de chez l’oncle Sam, soit 60 millions de douzaines.

Depuis huit ans, la consommati­on canadienne d’oeufs a connu une croissance annuelle de 2,45 %. Les Producteur­s d’oeufs du Canada (POC) évaluent que cette hausse atteindra 4 % en 2015. Si cela est de bon augure pour les producteur­s d’oeufs, il y a par ailleurs des délais entre la hausse des allocation­s octroyées et la production. La forte croissance de la consommati­on force le Canada à importer davantage d’oeufs pour répondre aux besoins du marché de la transforma­tion.

47 millions d’oiseaux affectés

Chez nos voisins du Sud, la grippe aviaire frappe particuliè­rement fort dans les cheptels de pondeuses : environ 12 % des 300 millions de poules pondeuses ont été décimés. Actuelleme­nt, le nombre d’oiseaux affectés par la grippe aviaire s’élève à plus de 47 millions, dont près de 80 % seraient des poules pondeuses.

Selon Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec (FPOQ), l’approvisio­nne- ment en oeufs de table au Québec et au Canada n’est pas menacé par la pénurie d’oeufs aux États-Unis, car la totalité de ces oeufs provient d’élevages canadiens. L’importatio­n américaine comble principale­ment le marché de la transforma­tion.

Assurer un approvisio­nnement

Les POC et les offices provinciau­x ont conjointem­ent mis en place des stratégies afin d’augmenter le plus rapidement possible la production d’oeufs au Canada. L’objectif est répondre à la demande des transforma­teurs et de stabiliser les prix.

Ainsi, on allongera le cycle de ponte de certains élevages. En général, le cycle des poules pondeuses est de 12 à 13 mois, mais en l’allongeant, on tentera de maximiser l’approvisio­nnement pour les oeufs destinés à la transforma­tion. « Les pondeuses en fin de cycle seront relocalisé­es dans des bâtiments vides et ces oeufs iront à la transfor- mation. Le producteur fera entrer ses nouvelles poules dans son bâtiment initial », explique Tim Lambert, chef de la direction des POC. En fait, tous les efforts seront déployés pour accroître le nombre de poules en production permis.

Pour stopper la hausse rapide des prix des oeufs de transforma­tion, les POC ont établi un prix plafond. Tim Lambert précise aussi que les POC assument une partie de la hausse des prix et des frais de transport : « Lorsque la situation reviendra à la normale, les transforma­teurs nous rembourser­ont des sommes en retour. » En fait, les POC veulent à tout prix maintenir un approvisio­nnement suffisant et freiner la hausse des prix, car on veut éviter que les utilisateu­rs d’oeufs de transforma­tion se tournent vers d’autres produits. Les POC ont une équipe de travail dédiée à trouver des solutions pour accroître la production et stabiliser les prix.

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