La Terre de chez nous

Amertume et inquiétude chez les producteur­s

- JULIE MERCIER

Les éleveurs de veaux de lait encaissent le choc de l’abolition de leur programme d’assurance stabilisat­ion des revenus agricoles (ASRA).

La semaine dernière, la Fédération des producteur­s de bovins du Québec (FPBQ) a mené une tournée auprès des éleveurs de veaux de lait. Plus de 70 se sont déplacés, soit la moitié du secteur. Le président de la FPBQ a pu constater leur grande déception. Plusieurs ont le sentiment que la Financière agricole du Québec (FADQ) les a laissés tomber. Ils veulent d’ailleurs que cette dernière aille les rencontrer en assemblée, résume Claude Viel. « Ils sont surpris de la rapidité de la décision de la Financière. Ils ne savent pas ce qui s’en vient, comment va réagir leur banquier », témoigne-t-il. La pression est d’autant plus grande que de nombreuses entreprise­s ont investi massivemen­t pour convertir leurs installati­ons au logement collectif avant l’échéancier de 2018. « On pense que le gouverneme­nt devrait minima- lement investir dans l’efficacité des entreprise­s », affirme M. Viel.

À l’heure actuelle, la conjonctur­e favorable du marché laisse un répit aux éleveurs, mais personne ne peut prédire les années à venir, souligne le président. Le cycle bovin se caractéris­e par une montée, puis une baisse des prix sur une période d’environ 10 ans.

La Fédération aurait préféré que la FADQ mette en place le programme de transition promis avant d’abolir l’ASRA et « rendre tout le monde nerveux ». En attendant, la FPBQ est passée en mode solution. « On veut voir comment amoindrir le choc. Le ministre nous a garanti qu’il allait soutenir la production. Mais comment? Ça prend du concret », insiste son président.

Quelques chiffres

La Fédération a comparé les couverture­s offertes par l’ASRA à celles des programmes Agri. Sur la moyenne des années 2011 à 2015, l’ASRA aurait déboursé 70 $/veau, tandis que les Agri auraient versé 18 $/veau. Avec les Agri, le soutien financier aux producteur­s est donc près de quatre fois moins élevé que celui offert par l’ASRA. « Nos calculs nous disent qu’en cas de crise, les Agri ne font pas la job », martèle Claude Viel.

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