La production compromise?
La décision d’abolir l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) veau de lait déçoit et inquiète Délimax et Écolait, les deux joueurs dominants de l’industrie, qui en intègrent toutes les étapes.
Écolait juge que cette décision compromet la production de veaux de lait au Québec. De l’avis de son président-directeur général, Mario Maillet, « la survie de plusieurs fermes est compromise avec la disparition de ce filet de sécurité ». Cette suppression apparaît d’autant plus surprenante que le secteur du veau de lait se montre l’un des plus performants, ajoute-t-il.
Écolait estime que le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, doit revoir ce verdict de la Financière agricole du Québec (FADQ), dont l’impact serait énorme sur l’économie de plusieurs régions. La compagnie compte aussi s’assurer que toutes les mesures seront prises auprès de diverses instances pour tenter de casser cette décision. Celle-ci sera analysée « minutieusement » par des conseillers juridiques.
À part du lot
Chez Délimax, les dirigeants sont également préoccupés. « On comprend mal la réaction de la Financière », indique André Blais, directeur développement et commercialisation. Il croit que des modifications au programme auraient permis de le maintenir tout en répondant aux exigences de la FADQ. Les intégrateurs se sont cependant butés à une fin de non-recevoir de la société d’État. « Ça aurait été intéressant que la Financière améliore le programme plutôt que de le détruire », mentionne M. Blais. Il y voit « une volonté politique de réduire ces programmes ».
Ce retrait du filet de sécurité tracasse aussi les partenaires de la filière. « L’ASRA, c’est la stabilité et les banquiers aiment ça, la stabilité », note le directeur.
Les éleveurs s’interrogent également sur la nouvelle dynamique du marché des petits veaux laitiers, leur matière première. Ils doivent compétitionner avec leurs confrères du secteur veau de grain, qui bénéficient toujours de la couverture de l’ASRA. « Pour l’instant, on va relever nos manches et continuer à travailler », conclut André Blais.