La Terre de chez nous

Le miel de spécialité de plus en plus populaire

- MARTIN MÉNARD

Les miels de spécialité, un concept peu connu, profitent d’une demande à la hausse.

La Baie-des-Chaleurs en Gaspésie abrite un apiculteur d’exception qui produit une dizaine de types de miel, classifiés non pas par couleur, mais par provenance florale. Celui-ci produit donc des miels de pissenlit, de framboisie­r, de centaurée, de bleuet et de sarrasin, et déplace même ses ruches dans les monts Chic-Chocs pour créer un miel alpin rarissime reposant principale­ment sur la fleur d’épilobe.

« Je suis à sec. J’ai tout vendu! La croissance du miel de spécialité connaît une hausse majeure de 20 à 25 % depuis trois ans », affirme John Forest, du Rucher des Framboisie­rs. Ses produits biologique­s sont inspirés des traditions millénaire­s européenne­s. Il cite en exemple les Romains, qui produisaie­nt plusieurs variétés de miel, dont l’une sur une île où la fleur dominante était celle du thym.

« Produire un miel industriel qui n’a pas de goût, ça ne m’intéresse pas. Je crois que les apiculteur­s ont avantage à se diversifie­r et à proposer des miels de couleur et d’arômes uniques. Les gens recherchen­t des goûts spécifique­s. Et cela me permet d’aller chercher le double du prix », précise celui qui possède 700 ruches.

La « Sherlock Holmes » du miel

L’apiculteur qui classifie son miel par la fleur principale que butinent ses abeilles doit connaître la flore environnan­te pour ne pas induire ses clients en erreur. Quoiqu’il puisse miser sur le microscope de Mélissa Girard. « Les grosses compagnies ou les petits producteur­s m’envoient leurs produits. Grâce au pollen, je peux déterminer s’il s’agit principale­ment d’un miel de trèfle, de canola ou de tilleul, par exemple », précise cette agronome, qui est également apicultric­e.

Et du miel de maïs ou de soya?

« Malgré les immenses superficie­s en soya et en maïs, nous n’en trouvons pas beaucoup dans le pollen transporté par les abeilles. D’une part, les apiculteur­s s’en éloignent, et d’autre part, le maïs ne contient pas de nectar et son pollen est peu protéiné; les abeilles l’évitent quand elles ont le choix », explique Mme Girard.

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L’apicultric­e Mélissa Girard se spécialise notamment dans l’analyse au microscope du pollen, une méthode qui évalue le type de fleurs que les abeilles ont principale­ment butiné.

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