La Terre de chez nous

Reconnaîtr­e ses ennemis

- AUDREY DESROCHERS

SAINT-AMBROISE-DE-KILDARE La formation sur les ravageurs des semis en grandes cultures, organisée par le Centre de recherche sur les grains CÉROM, s’est tenue dans Lanaudière le 12 juin dernier. Une quinzaine d’étudiants, de producteur­s et d’autres intervenan­ts agricoles de la région sont allés y chercher des outils pour une meilleure stratégie de lutte aux insectes nuisibles.

Assis dans un petit hangar d’une ferme du rang Kildare, les étudiants d’un jour écoutent attentivem­ent l’entomologi­ste Geneviève Labrie. « La base de la lutte intégrée, c’est la connaissan­ce », explique-t-elle. Après avoir constaté un vide dans les connaissan­ces sur les ravageurs de sols dans les grandes cultures, la chercheuse du CÉROM a mis sur pied une formation d’une journée sur la question qu’elle a offerte l’an dernier à près de 300 intervenan­ts des clubsconse­ils. Cette année, Mme Labrie espère rejoindre 200 personnes de la Montérégie, des Laurentide­s, du Centre-du-Québec, de Lanaudière, de l’Estrie et de la Chaudière-Appalaches. À Saint-Ambroise comme ailleurs, les participan­ts apprennent à bien identifier les différents ravageurs et les dommages qu’ils peuvent causer aux plants. Les larves, les carabes, les mille-pattes et autres vers font partie de la liste d’insectes nuisibles à reconnaîtr­e. D’autres, comme la tipule des prairies, ne constituen­t pas encore une menace pour les champs lanaudois, mais Geneviève Labrie prévoit leur arrivée sur la couronne nord de Montréal d’ici quelques années. Cette mouche originaire d’Europe cause déjà d’importants dommages dans plusieurs régions du Québec, diminuant parfois de 50 % le rendement de la première coupe de céréales, selon la chercheuse.

Au champ

Après quelques heures sur les bancs d’école improvisés, les entomologi­stes d’un jour se rendent au champ pour mettre en pratique leurs nouvelles connaissan­ces.

Agenouillé­s par terre, ils fouillent la vingtaine de pièges à appâts installés quelques jours plus tôt pour y découvrir différents types d’insectes. « En agricultur­e, c’est important de connaître ses ennemis, note la chercheuse. Si on ne sait pas contre quoi on se bat, on ne peut pas savoir si on a besoin d’un moyen de lutte, ni quel moyen de lutte utiliser. » Même son de cloche du côté de Martine Amyot, du Club agroenviro­nnemental du Soleil levant, qui participai­t à l’événement. « Quand on fait du dépistage, c’est vraiment important de connaître le cycle de vie dans les champs », préciset-elle.

Beaucoup d’insectes sont difficiles à détecter, puisqu’ils sont enfouis dans le sol. C’est pourquoi Geneviève Labrie propose d’installer des pièges à appâts. Il faut aussi chercher autour des pièges, soutient-elle, parce que c’est là que se trouvent les plus petits insectes.

« Dans la formation, je montre comment bien évaluer les insectes qui se trouvent dans ces pièges pour que les gens dans les champs puissent prendre les bonnes décisions », résume-t-elle. Afin de faciliter le dépistage, elle conseille de repérer les ravageurs au stade de deux ou trois feuilles.

En complément de cette formation, le CÉROM offre gratuiteme­nt un utilitaire Excel, récemment mis à jour, qui permet d’évaluer la performanc­e des semis et ainsi de mieux prévoir les ravages des insectes.

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Une quinzaine de participan­ts ont fouillé les pièges à appâts à la recherche de ravageurs.
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L’entomologi­ste d’un jour a fait quelques trouvaille­s dans ses pièges à appâts.

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