La forêt privée intéressée par un projet de 350 M$ à Val-d’Or
Les producteurs de bois de la forêt privée en Abitibi gardent un oeil intéressé sur le projet de parc forestier de 350 M$ à Val-d’Or. Si celui-ci devait se concrétiser, le Syndicat des producteurs de bois d’Abitibi-Témiscamingue pourrait regagner 100 000 tonnes de bois et retrouver ainsi ses livraisons des meilleures années.
« Il n’y a pas d’impact pour le moment, mais peut-être d’ici deux ans », indique Stéphane Paul, directeur général du Syndicat. Celui-ci reconnaît que des discussions préliminaires ont eu lieu avec les promoteurs relativement aux volumes que les producteurs de la forêt privée pourraient éventuellement fournir.
Rappelons que le projet est piloté par la Corporation de développement industriel et commercial de la région de Val-d’Or. À terme, il devrait créer 300 emplois directs et indirects, supposant aussi la construction de trois nouvelles usines (cogénération, transformation des feuillus, ainsi que tri, écorçage et tronçonnage des bois). Le parc industriel accueille déjà la scierie EACOM et l’usine de panneaux des particules Uniboard. Quant à l’usine de panneaux à copeaux orientés (OSB) de Norbord, elle est aujourd’hui fermée.
« Le projet est assez intéressant à plus ou moins long terme, ajoute Stéphane Paul. Plus il y a d’acheteurs de bois, plus c’est prometteur pour nous. Ça nous prend ce projet pour mieux respirer. »
L’an dernier, les 317 producteurs ayant récolté du bois en forêt privée ont livré 157 000 tonnes (t) de feuillus et 112 000 t de résineux. À titre comparatif, ils avaient expédié 295 000 t de feuillus et 142 000 t de résineux en 2004, leur meilleure année à ce jour.
Le commissaire industriel de Vald’Or, Jean-Yves Poitras, confirme que ce projet intégré doit être terminé avant la fin de 2017. Il vise notamment à réduire les coûts de production des usines de sciage qui utilisent surtout des bois résineux comme le sapin et l’épinette. Comme la forêt est mixte, explique-t-il, un arbre sur deux doit être laissé en forêt.
« Avec tout ce qui se brasse avec Forex à Amos dans le LVL [poutres lamellées], affirme-t-il, on ne veut pas laisser partir nos approvisionnements sans une transformation chez nous. J’ai 150 entreprises dans le parc industriel et il faut protéger son intégrité. »
Jean-Yves Poitras indique que des promoteurs privés sont intéressés par le projet. Celui-ci ne requiert donc aucun soutien financier des gouvernements, sauf des garanties d’approvisionnement et un contrat avec Hydro-Québec pour l’usine de cogénération. Le commissaire fait valoir que le projet satisfait tous les critères de l’appel d’offres lancé par la société d’État, qui a pourtant mis en veilleuse l’octroi de nouveaux projets.
« La forêt privée, note-t-il, pourrait trouver un débouché intéressant dans notre Centre de valorisation de la fibre qui accepte de petits volumes et des essences orphelines. »