La gestion de l’offre au centre du débat
La diminution des budgets voués à la recherche et à la gestion des risques et les difficultés de la relève et de la main-d’oeuvre devaient être au centre du débat organisé par la Fédération canadienne de l’agriculture le 30 septembre dernier à Ottawa. C’est pourtant la gestion de l’offre qui a monopolisé les discussions entre les représentants des différentes formations politiques.
« Tout est sur la table au départ », a admis le ministre de l’Agriculture du Canada, Gerry Ritz. Il répliquait à Mark Eyking, candidat du Parti libéral du Canada (PLC), quant aux impacts sur la gestion de l’offre de la conclusion d’un éventuel accord de libre-échange par les pays de la zone Asie-Pacifique.
Au même moment s’ouvrait à Atlanta, en Géorgie, le blitz de négociations des ministres du Commerce des 12 pays concernés.
« Nous continuerons à défendre les piliers de la gestion de l’offre et s’il y a des pertes à la ferme, vous serez indemnisés », a poursuivi Gerry Ritz. Il a notamment fait valoir que les producteurs sous gestion de l’offre profiteront de l’accord négocié avec l’Union européenne. Le ministre a donné l’exemple de l’accès au marché européen pour la viande provenant des vaches laitières élevées sans hormones de croissance.
« Il n’y a aucune répercussion négative sur la gestion de l’offre, a-t-il assuré, parce que ce système nous tient à coeur. La gestion de l’offre, c’est la pierre angulaire de la ruralité au Canada. Nous tenons à la gestion de l’offre et les producteurs sont tenus au courant tous les soirs. »
Le représentant du Bloc québécois, Yves Lessard, a pour sa part rappelé que sa formation politique avait déposé une motion en 2005 pour défendre la gestion de l’offre. Le candidat dans Beloeil-Chambly a aussi noté que Gilles Duceppe avait pressé les autres formations de s’engager à protéger la gestion de l’offre dans son intégralité lors du débat des chefs.
« S’il y a des compromis, nous nous engageons à voter contre », a-t-il déclaré. Rappelons que jeudi dernier, Gilles Duceppe a demandé à Justin Trudeau (PLC) et à Thomas Mulcair (Nouveau Parti démocratique) de s’engager à voter contre l’accord si la gestion de l’offre n’était pas préservée dans son intégralité.
Malcolm Allen, candidat du NPD dans Niagara Centre, a pour sa part souligné que sa formation s’était prononcée en faveur de la création d’une stratégie agricole nationale dès 2011.
« Nous appuyons la gestion de l’offre, point à la ligne », a-t-il affirmé.
Mark Eyking a de son côté soutenu que le gouvernement conservateur « a échoué sur tous les plans », dénonçant les fermetures de centres de recherche. Il estime que les relations du Canada avec les États-Unis ont causé du tort aux secteurs de l’élevage.
« Chaque fois qu’il y a une entente commerciale, la gestion de l’offre en mange un coup », a-t-il déploré.
Le porte-parole du Parti vert, Andrew West, a pour sa part exigé des détails au sujet des négociations pour la conclusion du Partenariat transpaci- fique, craignant « une incidence » sur la gestion de l’offre.
Les récentes difficultés entourant le programme des travailleurs étrangers temporaires ont aussi abordées.
« Beaucoup de travailleurs étrangers ne sont plus temporaires. On devrait leur permettre de demander le statut de résidents permanents et ils pourront choisir de venir vivre ici », a notamment suggéré Malcolm Allen.