La Terre de chez nous

Les conservate­urs se faisaient rassurants

- JULIE MERCIER

Pendant que les producteur­s de volailles, d’oeufs et de lait craignaien­t que le Canada n’affaibliss­e la gestion de l’offre pour conclure le Partenaria­t transpacif­ique (PTP), les conservate­urs ont répété durant toute la semaine dernière vouloir protéger ce système. Au cours des derniers jours, les gros canons du parti au Québec, les Denis Lebel, Steven Blaney, Maxime Bernier et Jacques Gourde de même que d’autres candidats conservate­urs, ont répété que leur gouverneme­nt a su conclure des accords commerciau­x tout en protégeant le système en vigueur dans les production­s de lait, de volailles et d’oeufs. Ils ont cité en exemple l’entente de libre-échange conclue avec l’Union européenne.

Plutôt que de rassurer les agriculteu­rs, ces déclaratio­ns ont eu l’effet contraire. L’accord de libre-échange avec l’Union européenne (UE) est vertement décrié par les éleveurs québécois depuis sa signature en 2013. Les Producteur­s de lait du Québec estiment que les importatio­ns supplément­aires de 17 700 tonnes de fromages européens causeront des pertes de 300 M$ pour les éleveurs et les fromagers. Ces nouvelles importatio­ns équivalent à la production de 400 fermes laitières de taille moyenne du Québec.

Même recette

Pour conclure le PTP, les conservate­urs comptent appliquer la même méthode qu’avec l’UE. « Nous ne comptons faire ni gagnants ni perdants – nous continuero­ns de négocier un accord ambitieux qui favorisera à la fois les exportatio­ns et les producteur­s soumis à la gestion de l’offre – pour veiller à ce que l’économie rurale du Canada demeure vigoureuse », a déclaré Maxime Bernier dans un communiqué de presse.

Le ministre d’État à l’Agricultur­e a tenu à rappeler que la conclusion fructueuse du Partenaria­t favorisera­it la protection et la création d’emplois canadiens, en plus de faire croître l’économie canadienne.

« Le PTP offre aux agriculteu­rs, éleveurs et transforma­teurs d’aliments de partout au Canada l’occasion de se voir offrir un accès préférenti­el à (…) un marché combiné de 11 pays et de près de 800 millions de gens avides de produits canadiens. Du boeuf au canola et des légumineus­es au porc, en passant par les matériels génétiques, les animaux vivants et une multitude de produits transformé­s, notre secteur de l’agricultur­e et de l’agroalimen­taire dépend, dans chaque province, des exportatio­ns pour croître et prospérer », a affirmé le député de Beauce. Son communiqué détaille l’importance financière des principale­s production­s agricoles exportées par le Québec et le reste du Canada.

 ??  ?? Comme ses collègues, Denis Lebel a répété que le gouverneme­nt tient à la gestion de l’offre.
Comme ses collègues, Denis Lebel a répété que le gouverneme­nt tient à la gestion de l’offre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada