La Terre de chez nous

Les municipali­tés obtiennent de nouveaux pouvoirs

- THIERRY LARIVIÈRE

La ratificati­on du nouveau pacte fiscal avec le gouverneme­nt du Québec, le 29 septembre, va donner de nouveaux pouvoirs et de nouvelles sources de financemen­t aux municipali­tés.

Ce pacte, qui couvrira les années 2016 à 2019, a été qualifié de « révolution » par le maire de Québec, Régis Labeaume. La Fédération québécoise des municipali­tés (FQM) et l’Union des municipali­tés québécoise­s ont adopté ce nouveau « partenaria­t » respective­ment à 75 % et à 80 % dans leurs congrès. Pourtant, ce pacte reconduit la coupe de 300 M$ dans les transferts aux municipali­tés qui avait été imposée l’an dernier sur une base transitoir­e.

« Le pacte fiscal que nous signons ce matin revêt un symbolisme qui va bien au-delà des questions comp- tables. Pour les villes et municipali­tés du Québec, c’est la fin des “créatures” et le début de l’ère des gouverneme­nts de proximité », a commenté le maire de Montréal, Denis Coderre, au moment de la ratificati­on.

Le pacte contient cependant la promesse d’une loi-cadre sur la gouvernanc­e de proximité qui devrait donner plus d’autonomie aux municipali­tés et qui comprendra notamment un nouveau pouvoir de décréter les conditions de travail des employés. Cette dispositio­n risque toutefois d’être contestée légalement par les syndicats.

Il y aura aussi une hausse des redevances sur les ressources naturelles, la bonificati­on du Fonds de développem­ent des territoire­s, un meilleur partage de la péréquatio­n au profit des municipali­tés dévitalisé­es et le maintien de l’aide annuelle de 50 M$ pour la voi- rie. Selon la FQM, tous ces avantages compensent presque la coupe de l’an dernier.

Le nouveau pacte prévoit également un allègement de la paperasse de même qu’une analyse de l’ensemble des activités policières municipale­s dans le but de conclure des ententes de partage ou de services entre les corps policiers. Beaucoup reste toutefois à accomplir.

Rien n’est cependant prévu en ce qui concerne un éventuel changement au Programme de crédit de taxes foncières agricoles dans ce nouveau pacte qui pourrait bouleverse­r le cadre financier de plusieurs maires.

Le dernier rapport Robillard proposait de mettre fin à ce programme, ce qui avait fait bondir le ministre de l’Agricultur­e, Pierre Paradis, de même que l’Union des producteur­s agricoles. La FQM avait alors demandé d’être consultée avant toute réforme qui pourrait avoir des « conséquenc­es fiscales importante­s » sur les contribuab­les de plusieurs régions du Québec.

Le ministre Paradis avait rappelé qu’il avait déjà signé des chèques aux agriculteu­rs en tant que ministre des Affaires municipale­s dans les années 1980, soulignant ainsi qu’il n’était pas normal que son ministère actuel doive régler ce problème seul.

Ni les deux ministères concernés ni la FQM n’ont été en mesure d’informer la Terre sur l’état de ce dossier.

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Richard Lehoux, président de la FQM.

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