La Terre de chez nous

Revenu Québec réclame 17 M$ à Agroterre

- PIERRE-YVON BÉGIN

Fondation Agroterre et Foncière Agroterre inc. sont poursuivie­s par Revenu Québec pour une somme de 17 M$.

Le fisc a déposé 56 chefs d’accusation contre ces compagnies et leurs administra­teurs, Daniel Duval, Jean-Claude Sénécal et Hermande Cyr. Luc Vallée est pour sa part soupçonné d’avoir agi à titre de facilitate­ur.

Ils sont accusés d’avoir aidé des contribuab­les à faire des déclaratio­ns de revenus fausses ou trompeuses. Selon le Registrair­e des entreprise­s, la mission de ces sociétés consiste à aider la relève dans la transmissi­on des terres agricoles sous forme collective.

Ces accusation­s font suite à une enquête menée par Revenu Québec à partir de renseignem­ents fournis par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Plusieurs perquisiti­ons ont été effectuées en juillet 2014 et en février dernier dans différents lieux d’affaires, résidences, bureaux de comptable et organismes de bienfaisan­ce.

L’AMF a elle-même déposé des poursuites contre Duval, Sénécal et Vallée, ainsi que sept autres personnes pour avoir exercé illégaleme­nt le travail de courtier. Sylvain Théberge, porte-parole de l’organisme, précise qu’à partir du moment où des personnes sont sollici- tées afin d’investir avec une promesse de rendements, les solliciteu­rs doivent détenir les permis nécessaire­s.

« Vous devez aussi offrir un prospectus approuvé par l’AMF, qui contient toutes les informatio­ns nécessaire­s à l’investisse­ur pour qu’il puisse bien comprendre le produit dans lequel il investit », indique-t-il.

L’enquête menée par l’AMF a permis de découvrir deux stratagème­s. Le premier cas implique la gestion de sommes d’argent et de placements de produits dérivés. L’objectif était de procurer un rendement dont les profits seraient partagés entre l’investisse­ur et la Fondation internatio­nale CDS. Dans le second cas, un rendement était promis par le biais d’un remboursem­ent d’impôt à la suite d’un placement auprès de Foncière Agroterre inc. Les fraudes atteignent 500 000 $ et la date du procès pourrait être fixée d’ici la fin de l’année.

L’enquête de Revenu Québec a pour sa part permis de découvrir un stratagème de dons par emprunts. Les contribuab­les aidés par les accusés ont obtenu ou tenté d’obtenir indûment des crédits d’impôt auxquels ils n’avaient pas droit pour les années d’imposition 2010 à 2013.

Les accusés, qui ont plaidé non coupables, doivent revenir devant le tribunal au Palais de justice de Montréal le 18 novembre prochain.

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