Corvée de récolte de houblon dans la Baie-des-Chaleurs
MARIA — À la Ferme du Ruisseau Vert à Maria, en ce premier samedi du mois de septembre, sous un soleil de plomb et une chaleur intense, des dizaines de personnes sont réunies et mettent la main à la pâte pour une corvée collective. Aujourd’hui, la récolte du houblon est à l’honneur.
Les gens ont répondu à l’appel de Sébastien Cyr et Sarah Auger, à l’occasion du 2e FestiRécolte officiel, une tradition en devenir pour cette jeune entreprise de la Baie-desChaleurs. Depuis quatre ans, le couple cultive du houblon sur les terres ancestrales des Cyr. Et au mois de septembre, il invite le public à une récolte collective, agrémentée de dégustations de produits locaux, de jeux pour enfants et de spectacles de musique en soirée.
Du rêve au plan
L’intérêt du couple pour le houblon est récent. Après leurs études en biologie et un voyage d’un an autour de la planète, Sébastien et Sarah souhaitaient lancer un projet agricole, mais ne savaient pas vers quelle culture se diriger. Un soir, alors que Sébastien revenait de jouer au badminton, leur destin a basculé. « Il est revenu avec cette idée-là à la maison. Il m’a dit : “On va cultiver du houblon.” Je ne savais même pas ce que c’était à l’époque », se rappelle Sarah, en rigolant. L’idée est rapidement devenue un plan et le couple s’est mis au travail. En 2012, les jeunes agriculteurs ont mis en terre leur premier plant, mais ils ont dû patienter avant d’obtenir les premiers résultats. Le houblon est une plante vivace qui peut vivre jusqu’à 100 ans, mais il est généralement cultivé durant une vingtaine d’années, précise Mme Auger, ajoutant que trois ans de croissance sont nécessaires avant que le fruit, en forme de petit cône, arrive à maturité. « Pour l’instant, nous avons environ 250 plants matures. Cette année, 700 plants ont été mis en terre, puis on va en planter 700 autres l’an prochain pour atteindre un total de 1 800 plants en culture », poursuit Mme Auger.
La Ferme du Ruisseau Vert demeure donc pour l’instant de petite taille, mais avec la production qui quintuplera, le couple espère atteindre le seuil de rentabilité bientôt. Depuis deux ans, des visites guidées de l’exploitation sont aussi organisées en été. « Ça répond bien. Une centaine de personnes sont passées l’été dernier », souligne la jeune femme.
Un pari calculé
Le couple a confiance que son plan d’affaires sera profitable. Les deux jeunes agriculteurs peuvent compter sur les terres du père de Sébastien, qui n’avaient pas été cultivées depuis 30 ans, et la demande en houblon est forte, assure Mme Auger. « Il y a beaucoup de potentiel. Le marché est là. Les brasseurs du Québec attendent notre houblon avec impatience », mentionne l’entrepreneure, ajoutant que les tisanes qu’elle confectionne à partir de cette plante jouissent aussi d’une bonne popularité à l’échelle régionale.