La Terre de chez nous

PTP : le secteur laitier au coeur de la discorde

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@laterre.ca

ATLANTA — Malgré plus de cinq jours de négociatio­ns intenses à Atlanta, les ministres des 12 pays n’avaient toujours pas trouvé de terrain d’entente pour conclure le Partenaria­t transpacif­ique (PTP) au moment de mettre sous presse dimanche soir.

Les négociatio­ns se poursuivai­ent, tard en soirée, et l’on s’attendait à une conclusion lundi entre 9 h 30 et midi. Malgré tous les délais, un accord semblait très probable.

L’ouverture d’un accès au marché laitier faisait partie des derniers éléments discutés, tout comme l’accès aux marchés pour d’autres produits. Des sources rapportent que la Nouvelle-Zélande cherchait toujours à améliorer son accès aux marchés américain et canadien dans les derniers moments de la négociatio­n.

Le premier ministre néo-zélandais, John Key, avait tout de même préparé son pays à une entente moins intéressan­te qu’il ne l’espérait en ce qui concerne le secteur laitier. Il a dit à TVNZ que le pays n’aurait pas tout ce qu’il voulait, mais qu’il était sur le point d’obtenir quelque chose d’« acceptable ». Rappelons que la Nouvelle-Zélande souhaitait obtenir l’accès le plus large possible au marché américain et canadien des produits laitiers.

Pendant toute la semaine dernière, la question cruciale pour les producteur­s de lait canadiens était de savoir si l’éventuelle concession américaine sur le lait envers la Nouvelle-Zélande serait ensuite imposée au Canada et au Japon. Dans l’affirmativ­e, une ouver- ture de 0,5 ou 1 % du marché intérieur de chaque pays, par exemple, aurait un impact négatif important au Canada. L’effet serait cependant dévastateu­r si les États-Unis cherchaien­t à récupérer tout ce qu’ils ont cédé à la Nouvelle-Zélande en termes de volume. En effet, 0,5 ou 1 % du marché américain représente­rait une quantité phénoménal­e de fromage une fois transposée sur le marché canadien.

Par ailleurs, il n’était pas clair si le marché du fromage serait encore visé cette fois puisque la Nouvelle-Zélande chercherai­t aussi à exporter ses surplus de beurre et de poudre de lait.

Jeu des négociatio­ns

Curieuseme­nt, c’est peut-être une mesure protection­niste pour les médicament­s biologique­s qui était la clé de ces négociatio­ns de libre-échange. En effet, il s’agissait d’un des derniers morceaux à négocier et les discussion­s s’étiraient sur ce sujet. Les dossiers de l’automobile et de l’accès aux marchés agricoles étaient, selon diverses sources, plus avancés.

Un des principaux négociateu­rs canadiens, Frédéric Seppey, directeur général de la Direction des accords commerciau­x et des négociatio­ns, a expliqué à la Terre samedi qu’il était impossible de parler de l’état d’avancement du dossier agricole puisqu’il s’agissait d’un des trois derniers dossiers sur la table avec l’automobile et les médicament­s. Selon M. Seppey, il était impossible pour les pays de conclure un de ces trois dossiers sans conclure l’ensemble. Chaque pays gardait des cartes dans son jeu pour conclure favorablem­ent sur les enjeux auxquels il tenait vraiment.

Tout ce jeu de négociatio­ns s’est étiré plus longtemps que les deux jours

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