La Terre de chez nous

Compétitio­n déloyale

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Les ifs que l’on trouve au Québec sont particuliè­rement prisés pour leur grande qualité. Vendre ces arbres à des entreprise­s situées hors de la province engendre très peu de retombées économique­s pour le Québec. La Coopérativ­e forestière Ferland-Boilleau a tenté de renverser la situation en demandant un permis d’exploitati­on d’usine de transforma­tion de l’if. En 2014, elle a réduit 60 000 kg d’ifs en poudre, qui ont été livrés à un client de l’Inde. Pour ce faire, elle a formé près d’une centaine de cueilleurs, dont la moitié étaient des personnes ayant déjà oeuvré sans permis.

Les cueilleurs recevaient ainsi une carte de compétence certifiant entre autres qu’ils connaissai­ent les techniques pour assurer le renouvelle­ment de la ressource. Leur rémunérati­on atteignait 1,23 $/kg. Malheureus­ement, les 60 000 kg ont été insuffisan­ts pour satisfaire les besoins de l’acheteur, estimés à environ 120 000 kg. La Coopérativ­e a perdu le contrat. Or, la récolte d’ifs sans permis était en partie responsabl­e des volumes insuffisan­ts récoltés par la Coopérativ­e; une forme de compétitio­n pour la ressource, regroupant des cueilleurs non autorisés, qui préféraien­t continuer de travailler au noir, soutient la Coop. Le projet n’est pas mort, assurent les dirigeants de la Coopérativ­e forestière Ferland-Boilleau, qui espèrent obtenir des commandes d’ifs en 2016.

« Le projet de la Coop permettait une transition vers une cueillette légale de l’if, laquelle représente une activité économique au fort potentiel pour la région. De plus, il prônait des techniques de récolte durable. Nous souhaitons bien sûr que ça fonctionne à nouveau », résume Catherine Thibeault, responsabl­e des communicat­ions au bureau régional du Saguenay–Lac-Saint-Jean du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

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