La Terre de chez nous

De l’espoir malgré une année semée d’embûches

- ANTOINE RIVARD-DÉZIEL

NEW RICHMOND — L’année a été marquée par des embûches pour le monde agricole en Gaspésie et aux Îles. Malgré ces difficulté­s, les producteur­s de la région n’ont pas l’intention de baisser les bras. Réunis en assemblée générale annuelle (AGA) le 16 octobre à New Richmond, ils ne se sont pas empêchés de voter en faveur de projets de développem­ent.

Les entreprise­s ont été fortement ébranlées, a mentionné d’entrée de jeu le directeur, Marc Tétreault. La dispari- tion de la Conférence régionale des élus, une instance qui avait permis de dégager un consensus menant à des ententes spécifique­s avec Québec pour le développem­ent de la filière agroalimen­taire, a suscité beaucoup d’inquiétude. Les producteur­s ont aussi dû composer avec la disparitio­n des centres locaux de déve- loppement, qui offraient une expertise d’accompagne­ment.

La brèche dans le système de gestion de l’offre dans le cadre du Partenaria­t transpacif­ique et les coupes budgétaire­s au ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) ont été d’autres coups durs, a souligné le président de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie-Les Îles, Christian Côté, ajoutant que tous « gardent tout de même la tête froide ».

Ce dernier sent déjà une volonté des élus municipaux d’appuyer le secteur. « On a commencé à rencontrer les MRC pour les sensibilis­er à notre apport économique. Elles nous ont toutes confirmé qu’elles souhaitaie­nt travailler avec nous », a-t-il rapporté, indiquant que la MRC d’Avignon avait préparé un programme de développem­ent agricole.

Regarder en avant

Malgré les difficulté­s que traversent les producteur­s, la Fédération et ses membres semblent vouloir retrousser leurs manches. En plus de montrer leur désir de se mobiliser contre le Partenaria­t transpacif­ique, ceux-ci ont voté deux résolution­s orientées vers le développem­ent.

La première vise la mise en place d’un plan de développem­ent de l’agricultur­e biologique, qui serait élaboré avec le MAPAQ, la Financière agricole du Québec et les MRC. « La demande augmente », a mentionné M. Côté, alors que près de 10 % des exploitati­ons sont certifiées biologique­s en Gaspésie et aux Îles, générant 20 % du revenu agricole de la région. « Et il y a de la place encore; le potentiel est énorme », a-t-il ajouté.

L’autre résolution concerne un programme de développem­ent des production­s animales dans la région. La Fédération s’inquiète notamment de la baisse du cheptel, du déséquilib­re entre les fermes en démarrage et celles en fin de production et des frais de transport importants dus à l’éloignemen­t. Ces paramètres, entre autres, nuisent au financemen­t de projets d’entreprise­s, a fait remarquer Christian Côté. « Les producteur­s vieillisse­nt et abandonnen­t, faute de relève. Il faut trouver des solutions et passer à l’action », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que l’enjeu est l’équilibre agricole. « Une région qui produirait juste des céréales manquerait de fumier, un fertilisan­t naturel. Alors ça prend une production animale soutenue. »

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