La Terre de chez nous

Terres : louer pour acheter en limitant l’inflation

- THIERRY LARIVIÈRE

Le Fonds d’investisse­ment pour la relève agricole (FIRA) lance aujourd’hui un nouveau programme de location de terres avec option d’achat qui va protéger les jeunes agriculteu­rs contre l’inflation galopante.

Le FIRA disposait déjà d’un programme de location-achat mais, vu l’augmentati­on du prix des terres de plus de 15 % par an depuis 5 ans et de 8 % en moyenne depuis 15 ans, les locataires pouvaient se retrouver dans une situation directeur général du FIRA. La nouvelle option permet donc de réserver une terre en la louant et de se protéger contre la hausse probable de son prix. Si l’inflation est moindre que 3,5 %, le FIRA ajustera le prix de la terre au marché. Autrement dit, 3,5 % par an, c’est un plafond, pas une hausse automatiqu­e.

Si l’on considère une inflation moyenne de 8 %, le programme de location permet de générer une équité « théorique » de 70 000 $ après 5 ans et de 190 000 $ après 10 ans sur une terre de 250 000 $ au départ. La durée de loca- âge de 18 à 39 ans, formation et plan d’affaires de base, un an d’expérience. Dans le nouveau programme, on ajoute un critère : un plan d’encadremen­t par des mentors ou des spécialist­es locaux qui accompagne­ront l’entreprise agricole. La terre ou la ferme doit avoir une valeur minimale de 100 000 $ pour que le FIRA l’achète à des fins de location.

La location de terres n’est toutefois pas une solution pour tous puisqu’il est impossible de donner une terre louée en garantie pour des projets d’emprunts. Paul Lecomte reconnaît cette limite, mais estime que certains projets, notamment ceux qui comportent peu de mise de fonds, pourront démarrer grâce à la location et ainsi engendrer de meilleurs revenus initiaux. Il serait ainsi possible, pour une ferme qui démarre bien, de faire des emprunts relativeme­nt modestes, par exemple pour le drainage.

La FRAQ salue l’initiative

Selon la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), le nouveau programme de location est avantageux. « On souhaite avoir des solutions concrètes pour faciliter l’accès à la terre. En voilà une qui répondra aux besoins de plusieurs jeunes confrontés à l’augmentati­on de la valeur des terres. C’est un nouveau pas vers un FIRA qui peut devenir une carte maîtresse sur laquelle la nouvelle génération comptera pour s’établir en agricultur­e », a commenté le président de la FRAQ, Pascal Hudon.

Cela dit, la FRAQ estime que d’autres avancées sont nécessaire­s pour qu’un nombre beaucoup plus important d’agriculteu­rs prêts à céder leurs terres considèren­t la relève en priorité, plutôt que le démantèlem­ent ou la vente à un voisin établi. Un avantage fiscal pour le cédant, par exemple, pourrait accroître considérab­lement le nombre de transactio­ns au FIRA. Il faudrait cependant un engagement du gouverneme­nt puisque les fonds du FIRA ne suffiraien­t pas.

 ??  ?? Paul Lecomte, directeur général du Fonds d’investisse­ment pour la relève agricole.
Paul Lecomte, directeur général du Fonds d’investisse­ment pour la relève agricole.

Newspapers in French

Newspapers from Canada