Les acériculteurs en appel
La Fédération en appelle par ailleurs d’un jugement de la Cour supérieure. Présidé par le juge Claude Henri Gendreau, le tribunal lui ordonnait de payer plus de 90 000 $ à deux producteurs accusés injustement d’avoir utilisé du formaldéhyde dans leur érablière.
Dans un jugement rendu en début d’année, la Cour supérieure du Québec condamnait la Fédération à verser 48 000 $ aux Érablières Roger Caron inc. et à son propriétaire Roger Caron. De même, Érablière D.P. inc. et son propriétaire Donald Ouellet pouvaient espérer encaisser près de 46 000 $. L’affaire remonte à mars 2007 alors que des inspecteurs en contrôle de qualité engagés par la Fédération prélevaient des échantillons d’eau d’érable contenant une forte concentration de paraformaldéhyde.
Jadis utilisé pour désinfecter les entailles des érables et en retarder la cicatrisation, cet agent désinfectant est reconnu comme potentiellement cancérigène pour l’être humain.
Le juge Claude Henri Gendreau écrit que, suivant la preuve, c’est injustement, sans motif valable et sans se baser sur des connaissances scientifiques que la Fédération a accusé les deux plaignants à l’époque. Aujourd’hui, des échantillons de bois sont prélevés plutôt que de l’eau d’érable. « La Fédération a fait preuve d’une négligence et d’une imprudence graves », indique le juge dans sa conclusion. Il ajoute que la Fédération a porté des accusations et imposé des sanctions à deux de ses membres sans posséder de connaissances sur la présence naturelle de formaldéhyde dans la sève d’érable.