Le quart des acériculteurs souhaite des améliorations
Le quart des acériculteurs du Québec, principalement des petites entreprises, réclame des améliorations à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
Dans le mémoire qu’elle vient de transmettre à Florent Gagné, enquêteur spécial désigné par le ministre de l’Agriculture, la Fédération reconnaît l’insatisfaction de 25 % de ses membres. Elle note que les délais de paiement constituent le principal motif d’irritation.
Rappelons que Florent Gagné a été chargé de passer le secteur du sirop d’érable au peigne fin. Nommé en mai dernier par le ministre Pierre Paradis, l’enquêteur a rencontré la Fédération à quatre reprises jusqu’ici. Il a aussi effectué récemment un séjour au Bas-SaintLaurent au cours duquel il a pu visiter quelques érablières. Il doit remettre son rapport d’ici la fin de l’année.
Délais de paiement
Dans son document, la Fédération indique que suivant le système actuel, les entreprises touchent leurs revenus seulement lorsque l’Agence vend le sirop à un acheteur autorisé. Après plusieurs années de forte production, se défend-elle, le délai de paiement peut devenir problématique en raison de l’accumulation des stocks dans la réserve stratégique.
Afin de pallier ces délais de paiement, la Fédération propose judicieusement au ministère de l’Agriculture de collaborer avec elle dans le but d’avoir accès au programme Agri-risques d’Agriculture Canada. « En raison de la croissance du marché mondial, écrit la Fédération, le risque financier pour l’industrie s’avère particulièrement faible, mais l’impact sur les plus petites érablières serait fort positif. »
Jeunes producteurs
Dans son mea culpa, la Fédération se dit également consciente qu’elle doit déployer des efforts afin de mieux rejoindre les petits et les nouveaux producteurs. Elle s’engage ainsi à faire la promotion des ressources-conseils disponibles en mettant l’accent sur les nouvelles érablières et les jeunes entrepreneurs. Elle promet aussi de revoir tant le contenu que le mode de diffusion de son plan de communication. « L’acériculture, ajoute-t-on, connaîtra un virage jeunesse au cours des prochaines années en raison de l’âge des producteurs actuels et des perspectives d’un marché en croissance. »
La Fédération suggère aussi à Québec de rendre les entreprises acéricoles plus admissibles au Fonds vert pour la modernisation des équipements et le passage à des énergies moins polluantes. L’organisme s’engage à lancer un programme de sensibilisation à cet effet auprès de ses membres, citant l’exemple de l’Érablière du Reeke Brook au Bas-Saint-Laurent. Cette dernière utilise la biomasse forestière comme carburant.
Dans sa dernière recommandation, la Fédération presse également Québec d’outiller adéquatement la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Depuis quelques années, elle constate que d’énormes délais s’écoulent avant que la Régie ne rende une décision, ce qui a pour effet d’entraîner « un certain immobilisme
Les délais de paiement constituent le principal
motif d’irritation.
défavorable » au développement de la filière.
Rappelons qu’en avril dernier, la Fédération a déposé une demande d’ajout d’un demi-million d’entailles pour le printemps prochain. À terme, elle réclame aussi le droit d’émettre elle-même du contingent en fonction de l’évolution du marché. Pour éviter une pénurie, la Fédération aimerait ainsi disposer de deux millions d’entailles supplémentaires. La Régie n’a toujours pas répondu à sa demande.