Daniel Gaudreau embête le député de Mégantic
Daniel Gaudreau, acériculteur dissident, fait partie du comité exécutif de l’association libérale de Mégantic depuis deux ans et demi.
Interpellé à ce sujet par un groupe de producteurs de sirop d’érable de l’Estrie, le député de Mégantic, Ghislain Bolduc, a cru bon de solliciter l’avis du commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale.
Selon Jacques Saint-Laurent, le mandat de Daniel Gaudreau au sein de l’association libérale ne constitue pas une situation de conflit d’intérêts pour le député. Le commissaire à l’éthique lui recommande toutefois de faire preuve d’un « réflexe de prudence et de transparence », tout en gardant à l’esprit de ne pas intervenir en sa faveur « d’une manière abusive ».
« Je ne savais pas quand il est arrivé à l’exécutif qu’il avait un problème [avec la Fédération] », soutient Ghislain Bolduc en entrevue téléphonique. Le député dit être en train de réfléchir à la présence de Daniel Gaudreau au sein de son exécutif. Il précise n’avoir été mis au courant des démêlés judiciaires de cet acériculteur avec la Fédération des producteurs acéricoles du Québec qu’en juin dernier. Le député se trouvait alors à Francfort, en Allemagne, où il a lu un dossier publié par le Financial Post au sujet d’une « rébellion dans le sirop d’érable au Québec ». Il en a par la suite fait écho à l’Assemblée nationale. Représentant d’une circonscription où l’acériculture occupe une place importante, Ghislain Bolduc dit avoir toujours travaillé pour améliorer la situation de tous les producteurs. Il soutient n’avoir fait aucune recommandation quant à l’industrie acéricole, affirmant attendre le rapport de Florent Gagné, l’enquêteur spécial nommé par le ministre de l’Agriculture. Il admet avoir été prévenu par des acériculteurs de sa circonscription que cet enquêteur est « une patente pour les organiser ».
« Je ne crois pas et je ne le connais même pas », a-t-il réfuté. Le député de Mégantic pense-t-il que tous les produc- teurs acéricoles doivent respecter les règles de la mise en marché collective?
« C’est sûr; je ne peux faire autrement que de protéger nos institutions », répond-il, révélant qu’il entend participer activement au Symposium international de l’érable, qui se tiendra cette semaine.
« C’est clair qu’il y a des inquiétudes, ajoute-t-il. L’an dernier, quatre millions d’érables ont été “installés” au Vermont. »
Ghislain Bolduc affirme n’avoir été mis au courant des démêlés judiciaires de Daniel Gaudreau avec la Fédération des producteurs acéricoles
du Québec qu’en juin dernier.