Visites d’Afrique et des Antilles en Gaspésie
Cinq délégués d’organisations et d’associations professionnelles agricoles du Sénégal et d’Haïti sont au Québec pour un stage d’un mois sous la supervision d’UPA Développement international (UPA DI). Ils visiteront de nombreux organismes et exploitations agricoles et passeront la semaine du 20 au 27 novembre dans une ferme. Leur visite, qui se déroulera jusqu’au 8 décembre, se tiendra sur le thème de l’accaparement des terres agricoles.
Ce phénomène qui préoccupe les agriculteurs québécois touche aussi de près les cultivateurs et paysans de ces pays en voie de développement, confirment les délégués arrivés à Montréal le 10 novembre.
Selon Natouga Mbodji, secrétaire général de la Fédération de périmètres autogérés (FPA), la région du fleuve Sénégal dans le pays du même nom est particulièrement touchée. « De petits groupes d’individus locaux, mais surtout de grosses compagnies étrangères, achètent des dizaines de milliers d’hectares de terres arables qui servaient à la culture du riz pour nourrir nos concitoyens afin d’y planter de nouvelles cultures exclusivement destinées à l’exportation », relate-t-il. El Hadji Sene, qui est responsable des programmes de formation au Centre interprofessionnel de formation des agriculteurs (CIFA), explique que la population locale de cultivateurs devient salariée et doit utiliser sa paie afin de se nourrir de produits importés.
En Haïti, c’est la souveraineté alimentaire qui est menacée par cette nouvelle réalité, d’autant plus que le pays manque cruellement d’infrastructures, déplorent Léone Moreau et Jackson Faveur, de la Fédération des organisations de paysans et d’agriculteurs pour le développement économique et social (FOPADES). « Les paysans sont laissés à eux-mêmes », insistent-ils.
André D. Beaudoin, secrétaire général d’UPA DI, offrira le soutien de son organisation aux cultivateurs de ces pays, qui mentionnent apprécier grandement l’aide des experts et agriculteurs québécois. « Plusieurs outils développés depuis la fondation d’UPA DI en 1993 afin d’aider les pays en voie de développement sont aujourd’hui reconnus par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture [FAO] », rappelle M. Beaudoin.