Le bien-être animal au coeur des motivations des producteurs de lapins
DRUMMONDVILLE — « Il faut expliquer à la population que l’élevage en clapier n’est pas de la maltraitance. Au contraire, ça permet d’offrir un environnement sain et bien entretenu à l’animal. C’est en premier lieu à nous, les producteurs, de faire savoir aux gens que le bien-être animal passe avant tout, car c’est ce qui nous permet d’offrir une viande de très grande qualité », a affirmé Julien Pagé, président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec (SPLQ), lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) du 13 novembre dernier.
Certains dossiers occuperont les administrateurs du SPLQ au cours de la prochaine année. Le Syndicat entreprendra bientôt une vaste consultation au sujet du plan stratégique quinquennal 2016-2021 du SPLQ auprès de tous les intervenants concernés, notamment les transformateurs, certains ministères et agences gouvernementales, les consommateurs, les chefs cuisiniers, etc.
Un éleveur a souligné que la production de lapins au Québec répond aux normes parmi les plus sévères du monde, qui interdisent par exemple l’utilisation de certains médicaments, et qu’en même temps le gouvernement canadien permet les importations de lapins élevés à l’étranger qui ne respectent pas ces normes. « C’est un dossier très politique », a indiqué M. Pagé.
En outre, les éleveurs ont pu constater qu’il y avait eu 50 000 lapins de plus vendus cette année (soit 280 000 au total) et que l’organisation pouvait compter sur un surplus d’environ 59 000 $. L’assemblée a d’ailleurs adopté une résolution obligeant les producteurs à déclarer des prévisions de livraison sur quatre semaines au lieu de deux. M. Pagé a expliqué que ces modifications faciliteront la vie des éleveurs, rassureront les acheteurs et donneront de la crédibilité aux prévisions de production. Elles sont toutefois sujettes à approbation par la Régie.
L’autre résolution, adoptée à l’unanimité, demande à l’Union des producteurs agricoles de poursuivre les pressions sur le gouvernement du Québec pour qu’il annonce dans les plus brefs délais qu’il renouvelle le Programme d’appui financier aux regroupements et aux associations de producteurs désignés (PAFRAPD) en y incluant un ajustement budgétaire compensant l’inflation. On demande également de prévoir un budget de transition équivalant à la moyenne des sommes versées au cours des trois dernières années pour les groupes bénéficiaires de ce programme.
Notons qu’un programme de mentorat pour les futurs producteurs sera mis en oeuvre à compter de janvier 2016 grâce au financement d’AGRIcarrières. Toutefois, le projet d’appellation contrôlée pour le lapin du Québec a été mis de côté pour le moment, car le délai de quatre ou cinq ans pour son homologation et surtout les coûts rattachés à cette démarche sont trop importants pour les 29 producteurs de lapins de chair du Québec, a expliqué M. Pagé.