La Terre de chez nous

Les apiculteur­s demandent la fermeture des frontières

- MARTIN MÉNARD

LÉVIS — La Fédération des apiculteur­s du Québec a informé ses membres que la Colombie-Britanniqu­e et l’Ontario avaient perdu le contrôle concernant la propagatio­n du petit coléoptère de la ruche. Les apiculteur­s québécois ne veulent pas de cet insecte nuisible dont les excréments ruinent le miel.

Réunis le 13 novembre dernier lors de leur assemblée générale annuelle à Lévis, les membres de la Fédération ont voté deux résolution­s sur le sujet. La première demande aux apiculteur­s étrangers qui transporte­nt leurs ruches au Québec d’installer des pièges 30 jours avant la transhuman­ce afin de limiter le nombre d’insectes transporté­s, tout en les obligeant à utiliser des camions fermés ou munis de filets. Rappelons que des dizaines de milliers de ruches en provenance de l’Ontario empruntent chaque année les routes du Québec en destinatio­n du Nouveau-Brunswick et du Lac-Saint-Jean afin d’y polliniser les bleuetière­s. L’autre résolution demande au ministère de l’Agricultur­e d’inspecter 100 % des ruches québécoise­s ayant séjourné à l’extérieur de la province.

Le petit coléoptère : un enjeu politique

Le froid protège pour l’instant les ruchers québécois de l’invasion du petit coléoptère de la ruche. « Aux États-Unis, j’ai vu des apiculteur­s ramasser des petits coléoptère­s à la grosse pelle carrée dans leurs ruchers », affirme Léo Buteau, pré- sident de la Fédération. Or, cet enjeu de la contaminat­ion par les coléoptère­s dépasse la simple production de miel; il s’agit d’un enjeu politique. Au Canada, l’Ouest est favorable à l’importatio­n d’abeilles américaine­s pour répondre à l’énorme demande de pollinisat­eurs des producteur­s de canola. Au Québec, c’est l’inverse : permettre l’entrée au pays d’abeilles américaine­s augmentera­it l’offre et diminuerai­t ainsi les revenus de location de ruches pour la pollinisat­ion. Sans compter que l’importatio­n d’abeilles créerait des problèmes de biosécurit­é. « Si nos ruches deviennent contaminée­s par le petit coléoptère et d’autres ravageurs, nous n’aurons plus de raisons de fermer nos frontières aux États-Unis, d’où l’importance accrue de protéger nos ruches et de bloquer la frontière ontarienne », résume M. Buteau.

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Le petit coléoptère de la ruche représente une double menace pour les apiculteur­s québécois : il nuit à leur production de miel, mais il peut aussi affaiblir leur position face à l’ouverture des frontières avec les États-Unis.

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