Déréglementons tout!
Cette pensée m’est venue à l’idée en écoutant les doléances d’UberX qui réclame la déréglementation de l’industrie du taxi dans le cadre de la commission parlementaire. C’est une excellente idée; ainsi les dirigeants d’UberX pourront-ils toucher leurs profits en toute impunité et les investir dans des paradis fiscaux tout en offrant un salaire ridicule aux chauffeurs. Mais n’arrêtons pas là, déréglementons également le commerce des armes à feu et adoptons ainsi le modèle américain qui a fait ses preuves, avec plus de 30 000 morts par année qui y sont associées. Tant qu’à y être, pourquoi ne pas déréglementer l’industrie québécoise de l’érable afin de s’assurer que ce système, qui garantit une juste répartition du dollar du consommateur au sein de la filière, ne puisse nuire à l’appétit d’une minorité désireuse de s’approprier la grosse part du gâteau tout en laissant des miettes aux producteurs? Déréglementons également le marché financier canadien, faisons du Canada un paradis fiscal (climat tropical inclus) et assurons-nous que les gouvernements cèdent leur souveraineté aux vrais dirigeants de la planète, les multinationales, les seules qui profitent vraiment de la mondialisation. N’arrêtons pas là, abolissons également les syndicats afin de nous assurer que l’écart entre les salariés et les hauts dirigeants s’agrandisse encore plus. Égalisons de plus en plus vers le bas et offrons le prix (et le salaire) le plus bas tous les jours.
Je l’écris tout haut, notre avenir collectif est dans la déréglementation, faut vraiment être un dinosaure pour penser le contraire!
Clément Lalancette Saint-Bruno-de-Montarville