La Terre de chez nous

Refonte complète de l’assurance récolte pour le foin

- THIERRY LARIVIÈRE

C’est la fin des dérivés climatique­s tant critiqués dans l’assurance récolte pour le foin à partir de ce printemps.

« On arrive avec une volonté de simplifier », indique André Houle, directeur du volet assurance à la Financière agricole du Québec (FADQ). Ce dernier explique que la nouvelle mouture de l’assurance sera basée sur trois causes de pertes, soit le gel, la sécheresse et l’excès de pluie. Un nouveau réseau de 140 stations météo modernes et automatisé­es permettra de donner un meilleur portrait de la situation. Une nouvelle grille a aussi été élaborée pour traduire la situation météo en pourcentag­e de pertes pour les producteur­s. On prendra en considérat­ion, notamment, la séquence de jours de beau temps en sachant qu’il en faut un minimum de deux pour une récolte. L’analyse tiendra compte de la réalité agricole. Le lendemain d’une pluie de 30 mm, par exemple, la grille ne considérer­a pas qu’il est possible de récolter puisque les champs sont impraticab­les.

« Il y a des éléments importants qui vont bonifier le programme », dit André Houle, en parlant du traitement des pertes de chaque fauche et du gel de façon séparée. L’assurance ne considérer­a donc plus qu’il est possible de rattraper une mauvaise pre- mière fauche avec une deuxième qui est excellente.

« On a fait en sorte que cette méthode soit représenta­tive », précise le directeur, qui ajoute que le comporteme­nt des données enregistré­es depuis 1994 a été testé dans le nouveau modèle. « La couverture sera aussi bonne, sinon meilleure qu’avant », estime le spécialist­e.

Il sera par ailleurs possible de « personnali­ser » la protection un peu plus qu’avant. Le producteur pourra déterminer le nombre de fauches couvertes (deux ou trois) avec un choix de dates de début de la première fauche. Il y aura un nouveau choix de stations météo pour plusieurs producteur­s qui pourront continuer d’opter pour celle qui est la plus représenta­tive de leur ferme. Il sera toujours possible de choisir son pourcentag­e de garantie et de prix unitaire de même qu’un type de protection en fonction de la quantité seulement ou qui tient compte de la qualité en plus.

« La nouvelle méthode ne génère pas d’augmentati­on de prime », évalue André Houle, qui pense même que l’historique favorable des dernières années devrait mener à une baisse de coût pour les producteur­s.

L’UPA favorable

« Il y a de nettes améliorati­ons, mais il faudra assurer une certaine surveillan­ce », a commenté Pierre Lemieux, vice-président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), en par- lant de la nouvelle assurance foin. Ce dernier estime qu’il est important de conserver les données terrain, surtout la première année, afin de s’assurer que les stations et la grille d’analyse sont un bon reflet de la réalité au champ. Le nombre de stations météo a été réduit et le plus grand rayon de couverture de chacune pourrait ne pas toujours bien capter les variations du climat de secteurs un peu plus éloignés.

Pierre Lemieux salue tout de même la prise en compte du gel comme facteur de perte puisqu’il fallait auparavant des discussion­s au cas par cas pour le faire valoir. La fin des « arrimages » entre les fauches est également vue comme un élément positif.

 ??  ?? La nouvelle assurance récolte pour le foin tiendra compte de trois causes de pertes : le gel, la sécheresse et l’excès de pluie.
La nouvelle assurance récolte pour le foin tiendra compte de trois causes de pertes : le gel, la sécheresse et l’excès de pluie.

Newspapers in French

Newspapers from Canada