La Terre de chez nous

Des repas cuisinés pour mettre en valeur le terroir

- GUILLAUME ROY

NORMANDIN — Cet hiver, La Coop des deux rives a lancé le projetpilo­te Cuit dans le bec pour mettre en valeur les produits régionaux sous la forme de repas cuisinés. L’idée : transforme­r les récoltes excédentai­res pour créer du développem­ent régional.

Tout a commencé avec la mise en vente du centre de transforma­tion alimentair­e Maria-Chapdelain­e. Le centre donnait alors accès à de l’équipement spécialisé aux petites entreprise­s qui voulaient faire des expérience­s culinaires. La Coop des deux rives y a tout de suite vu une opportunit­é de développem­ent. « C’était une occasion en or de pouvoir acheter une cuisine expériment­ale, presque industriel­le, juste à côté de nos locaux à Normandin », souligne Dominique Tremblay, directeur général de la Coop.

La Coop cherchait déjà des moyens de se rapprocher des producteur­s maraîchers. « Après les avoir consultés, on a décidé de miser sur des outils de commercial­isation pour répondre à leurs besoins », ajoute M. Tremblay.

Après avoir ouvert un kiosque de fruits et légumes à Normandin en 2013, la Coop a innové encore plus en offrant des repas haut de gamme mettant en vedette des produits locaux. Dans le cadre d’un projet pilote, 50 familles reçoivent un repas trois services signé Cuit dans le bec, toutes les deux semaines, livré à la maison ou sur leur lieu de travail. À l’intérieur de la boîte au design soigné, on retrouve toutes les instructio­ns pour monter le repas, ainsi que des fiches informativ­es décrivant les ingrédient­s et leur provenance. Le coût : 25 $ par repas. « C’est comme un repas au restaurant, mais livré à la maison », mentionne Dominique Tremblay.

Dans sa politique d’achat, Cuit dans le bec mise d’abord sur les produits bio et régionaux, mais certains aliments proviennen­t également d’ailleurs au Québec lorsque c’est nécessaire.

Et les producteur­s locaux comme Jean-François Robert, qui cultive des légumes biologique­s à Saint-Félicien, en bénéficien­t. Même si le volume d’achat est faible pour l’instant, « c’est une très belle vitrine pour les agriculteu­rs, dit-il. Ça nous permet de faire connaître les produits régionaux ».

C’est d’ailleurs ce type d’initiative qui a convaincu plusieurs producteur­s comme le propriétai­re des Jardins de Saint-Félicien de devenir membres de la coopérativ­e. « Je sentais que la Coop voulait se rapprocher des producteur­s en lançant des projets de mise en marché de proximité. J’ai vu une ouverture pour une production comme la mienne », note l’agriculteu­r qui est aussi membre de la coopérativ­e de solidarité Nord-Bio, une partenaire du projet Cuit dans le bec.

L’an prochain, La Coop des deux rives souhaite livrer au moins 300 repas dans les domiciles du Lac-Saint-Jean. Et la demande se fait déjà sentir, note Dominique Tremblay. « Il nous reste à mieux définir les outils de commercial­isation et de distributi­on, mais on est sur la bonne voie. » La Coop des deux rives ne compte pas s’arrêter là. Elle a récem- ment mis la main sur le kiosque d’André Lévesque, un important point de vente de fruits et légumes situé à Roberval. « On souhaite se rapprocher des produc- teurs et créer toute une chaîne de valeur avec leurs produits. Si on ne peut pas écouler les fruits et légumes frais, on les gardera pour les repas cuisinés », conclut fièrement M. Tremblay.

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Cuit dans le bec a développé une image de marque soignée pour ses produits.

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