Des repas cuisinés pour mettre en valeur le terroir
NORMANDIN — Cet hiver, La Coop des deux rives a lancé le projetpilote Cuit dans le bec pour mettre en valeur les produits régionaux sous la forme de repas cuisinés. L’idée : transformer les récoltes excédentaires pour créer du développement régional.
Tout a commencé avec la mise en vente du centre de transformation alimentaire Maria-Chapdelaine. Le centre donnait alors accès à de l’équipement spécialisé aux petites entreprises qui voulaient faire des expériences culinaires. La Coop des deux rives y a tout de suite vu une opportunité de développement. « C’était une occasion en or de pouvoir acheter une cuisine expérimentale, presque industrielle, juste à côté de nos locaux à Normandin », souligne Dominique Tremblay, directeur général de la Coop.
La Coop cherchait déjà des moyens de se rapprocher des producteurs maraîchers. « Après les avoir consultés, on a décidé de miser sur des outils de commercialisation pour répondre à leurs besoins », ajoute M. Tremblay.
Après avoir ouvert un kiosque de fruits et légumes à Normandin en 2013, la Coop a innové encore plus en offrant des repas haut de gamme mettant en vedette des produits locaux. Dans le cadre d’un projet pilote, 50 familles reçoivent un repas trois services signé Cuit dans le bec, toutes les deux semaines, livré à la maison ou sur leur lieu de travail. À l’intérieur de la boîte au design soigné, on retrouve toutes les instructions pour monter le repas, ainsi que des fiches informatives décrivant les ingrédients et leur provenance. Le coût : 25 $ par repas. « C’est comme un repas au restaurant, mais livré à la maison », mentionne Dominique Tremblay.
Dans sa politique d’achat, Cuit dans le bec mise d’abord sur les produits bio et régionaux, mais certains aliments proviennent également d’ailleurs au Québec lorsque c’est nécessaire.
Et les producteurs locaux comme Jean-François Robert, qui cultive des légumes biologiques à Saint-Félicien, en bénéficient. Même si le volume d’achat est faible pour l’instant, « c’est une très belle vitrine pour les agriculteurs, dit-il. Ça nous permet de faire connaître les produits régionaux ».
C’est d’ailleurs ce type d’initiative qui a convaincu plusieurs producteurs comme le propriétaire des Jardins de Saint-Félicien de devenir membres de la coopérative. « Je sentais que la Coop voulait se rapprocher des producteurs en lançant des projets de mise en marché de proximité. J’ai vu une ouverture pour une production comme la mienne », note l’agriculteur qui est aussi membre de la coopérative de solidarité Nord-Bio, une partenaire du projet Cuit dans le bec.
L’an prochain, La Coop des deux rives souhaite livrer au moins 300 repas dans les domiciles du Lac-Saint-Jean. Et la demande se fait déjà sentir, note Dominique Tremblay. « Il nous reste à mieux définir les outils de commercialisation et de distribution, mais on est sur la bonne voie. » La Coop des deux rives ne compte pas s’arrêter là. Elle a récem- ment mis la main sur le kiosque d’André Lévesque, un important point de vente de fruits et légumes situé à Roberval. « On souhaite se rapprocher des produc- teurs et créer toute une chaîne de valeur avec leurs produits. Si on ne peut pas écouler les fruits et légumes frais, on les gardera pour les repas cuisinés », conclut fièrement M. Tremblay.