Le retour du boeuf « naturel » québécois
Le boeuf sans antibiotique et sans hormone de croissance de marque VSC sera relancé. Viandes sélectionnées des Cantons, une entreprise regroupant une soixantaine d’éleveurs québécois, a connu des moments sombres l’an dernier avec la faillite de Viandes Laroche, d’Asbestos. Voilà maintenant qu’un nouveau distributeur se joint aux éleveurs pour relancer les ventes de cette viande dite naturelle. « Nous avons fait des tests depuis novembre avec Viandex, un important distributeur de viandes et de fruits de mer. La réponse est bonne, alors on passe de l’expérimentation à l’action », confirme avec engouement à la Terre Réal Carrier, agriculteur et président des Producteurs de viandes VSC.
De fait, les livraisons de viande VSC augmentent. Plus d’une quarantaine de bouvillons sont abattus chaque mois pour satisfaire la clientèle de Viandex. Si la progression des ventes se poursuit comme prévu, Viandex devrait distribuer l’équivalent de 400 bouvillons par mois à pareille date l’an prochain. À cela s’ajoute une trentaine de carcasses actuellement dirigées chaque mois à l’usine de Saint-Hyacinthe d’Alimentation Maison, une boucherie en ligne spécialisée dans les produits alimentaires naturels surgelés. Les bêtes VSC de race Angus en surplus (environ 150 par mois) sont livrées en Ontario pour Meyer Natural Angus, une compagnie américaine également spécialisée dans la viande sans antibiotique et sans hormone de croissance.
Enfin du boeuf du Québec!
Le vice-président de Viandex, PierreBenoit Lessard, affirme que la viande VSC fait partie d’une stratégie globale visant à faire grimper la popularité du boeuf québécois. « On veut développer le marché du boeuf produit ici en proposant deux types de viande québécoise : une viande régulière et une autre plus haut de gamme et naturelle, la VSC. » Viandex travaille présentement à créer un logo « viande 100 % Québec » qui sera évocateur pour le consommateur. VSC conservera évidemment son nom, mais quelques améliorations seront apportées à l’image de marque du produit. Il reste encore quelques ficelles à attacher, notamment avec des abattoirs québécois, mais M. Lessard soutient que d’ici quelques semaines, les produits VSC seront offerts à grande échelle dans les restaurants et les boucheries indépendantes de la province.
Pour Réal Carrier, il s’agit enfin d’un pas dans la bonne direction. « Il est grand temps de développer l’industrie agroalimentaire du boeuf naturel québécois. Nous avons une viande de très haute qualité, tendre et naturelle. Nous avons un système unique de traçabilité qui nous permet de dire que telle pièce vient de telle bête et de telle ferme. C’est un produit de proximité et c’est ce que plusieurs consommateurs recherchent. Il y a de la place sur le marché du Québec, allons-y », résume M. Carrier.