Des géants étiquetteront les OGM
De gros joueurs américains de l’alimentation viennent de décider d’indiquer volontairement sur leurs produits qu’ils contiennent des organismes génétiquement modifiés (OGM). C’est un changement de philosophie important si l’on considère que plusieurs d’entre eux ont déjà investi des sommes considérables en lobbying pour contrer l’obligation de révéler la présence d’OGM sur les étiquettes de leurs aliments.
Kellogg a publié le 23 mars sur son site Internet un mot de Paul Norman, son président pour l’Amérique du Nord, qui dit que la compagnie commencera dès la fin d’avril l’étiquetage d’OGM sur certains de ses produits. ConAgra Foods Canada, propriétaire de marques telles que Chef Boyardee, Hunt’s et Bertolli, fera de même dès juillet prochain. L’entreprise Mars, qui vend notamment les barres de chocolat du même nom et le riz Uncle Ben’s, indiquait le 18 mars dernier sur son site Internet qu’elle introduira un étiquetage clair concernant le contenu d’ingrédients génétiquement modifiés (GM). Un autre géant, General Mills, va encore plus loin. Non seulement la présence d’OGM sera inscrite sur plusieurs produits, mais la compagnie rend déjà disponible le détail de cette information sur son site Internet.
La bataille des OGM
Des groupes de pression militent depuis des années aux États-Unis contre l’utilisation d’ingrédients GM. L’une de ces organisations, GMO Free USA, dit avoir fait analyser un échantillon de Kellogg’s Froot Loops dans un laboratoire certifié et les résultats ont montré que 100 % du maïs était contaminé par les OGM. Le soya contenait aussi des séquences d’ADN connues pour être présentes dans le soya GM Roundup Ready. En 2013, l’organisation a invité les Américains à boycotter les produits Kellogg’s et à communiquer avec la compagnie afin de lui demander de ne plus utiliser d’ingrédients GM dans ses produits. Mais c’est le Vermont qui a réellement fait bouger les multinationales en votant une loi qui obligera l’étiquetage des ingrédients GM dans les produits alimentaires vendus sur son territoire, et ce, dès juillet 2016. Jugeant qu’il coûte trop cher d’étiqueter spécifiquement leurs produits pour un seul État, certaines multinationales décident de généraliser l’étiquetage d’ingrédients GM pour tous les États-Unis.