La Terre de chez nous

Les députés ne proposent qu’un registre

Accapareme­nt des terres

- THIERRY LARIVIÈRE

Les parlementa­ires québécois concluent qu’il faut obtenir un portrait plus détaillé des transactio­ns de terres agricoles pour pouvoir mieux juger du phénomène d’accapareme­nt des terres.

Il s’agit là de la principale conclusion des travaux de la Commission de l’agricultur­e, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) après avoir entendu une vingtaine de personnes et d’organismes les 16 et 17 mars 2015 et avoir reçu 20 mémoires. Le rapport de la CAPERN sur l’accapareme­nt des terres a été publié la semaine dernière. Notons que le ministère de l’Agricultur­e a déjà attribué un contrat, le 20 janvier, à une firme privée de Québec pour réaliser l’inventaire proposé par la CAPERN.

L’UPA très critique

L’Union des producteur­s agricoles (UPA) et la Fédération de la relève agricole (FRAQ) ont proposé une limite à 100 ha pour l’acquisitio­n des terres pendant trois ans. Cette limite s’appliquera­it à tous les acheteurs, sauf en ce qui a trait aux transactio­ns intergénér­ationnelle­s. L’idée était de se donner le temps de voir si cette mesure était adéquate et suffisante. L’UPA affirme que moins de 5 % des transactio­ns sont de plus de 100 ha. « Si c’est ça, la réponse aux demandes du premier ministre, ça devrait être nettement insuffisan­t pour lui aussi », a commenté Marcel Groleau, président de l’UPA, à propos du mandat donné au ministre Paradis lors de sa nomination en 2014 : « La question de l’utilisatio­n et de la propriété des terres agricoles est prioritair­e, de même que le maintien des fermes familiales et leur transfert à la prochaine génération. »

« C’est inacceptab­le de rester dans l’inaction », soutient Michèle Lalancette, présidente de la FRAQ, qui estime que la CAPERN a accou- ché d’une recommanda­tion « pâle » et « extrêmemen­t décevante ».

« J’espère au moins que le registre va faire les recoupemen­ts nécessaire­s pour voir qui sont les véritables propriétai­res », lance Marcel Groleau, qui fait valoir que différente­s entreprise­s peuvent parfois être contrôlées par un seul propriétai­re. Sans ces recoupemen­ts, l’UPA estime que la base de données ne ferait que regrouper des informatio­ns déjà disponible­s ailleurs.

Marcel Groleau déplore également le fait que le mandat pour la réalisatio­n du registre sur les terres soit confié à une

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Les audiences de la CAPERN sur l’accapareme­nt des terres le 17 mars 2015 avec les fédération­s de l’UPA de trois régions.

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