La Terre de chez nous

Faible production, hausse des importatio­ns

- MARTIN MÉNARD

VICTORIAVI­LLE — Pour répondre à la demande croissante, le Canada n’a d’autre choix que de se tourner vers les produits importés. « Nous avons des bases solides en agricultur­e biologique au Canada et au Québec. Les normes sont mises en place avec rigueur et la chaîne d’approvisio­nnement est bien établie », a fait remarquer Marie-Ève Levert, directrice de la stratégie et des affaires réglementa­ires à l’Associatio­n pour le commerce des produits biologique­s, lors d’une conférence au Colloque bio pour tous, le 16 mars dernier, à Victoriavi­lle. Elle a également souligné que nous prenions du retard sur d’autres pays, comme la Chine, l’Inde, la Roumanie et la Turquie, quant au nombre d’exploitant­s et aux superficie­s cultivées en bio.

Les cibles de Québec

Le Québec s’est donné des objectifs pour faire progresser sa production bio de 2014 à 2018. Certains sont déjà atteints, notamment en production acéricole. En effet, alors que Québec avait comme cible d’augmenter de 1 million son nombre d’entailles sous régie biologique, la province en a déjà ajouté 1,6 million, pour un total de 9,8 millions d’entailles.

Les entreprise­s de transforma­tion ont aussi littéralem­ent pulvérisé leur objectif. En effet, le nombre d’entreprise­s offrant des produits certifiés a bondi de 300 %, alors que l’objectif était d’un modeste 11 % d’augmentati­on en quatre ans. Ces 640 entreprise­s commercial­isent un plus grand nombre de produits, soit plus de 7 000, un nombre qui se trouve déjà au-dessus de la cible de 2018.

Au chapitre des déceptions, on note la faible croissance des superficie­s sous régie biologique. Au 1er janvier, à peine 28 ha s’étaient ajoutés depuis 2014, alors qu’on vise 16 000 hectares de plus, soit une augmentati­on de 30 %. Le nombre de fermes certifiées s’accroît aussi faiblement, atteignant maintenant 1 073. Jérôme-Antoine Brunelle, coordonnat­eur au développem­ent de l’agricultur­e biologique à l’Union des producteur­s agricoles, invite à nuancer ces données. « Les producteur­s en transition ne sont pas pris en compte et la transition vers une régie biologique prend un minimum de trois ans », explique-t-il. Il précise néanmoins que les défis sont grands, notamment dans le domaine des viandes. « Mais il ne faut pas lâcher! Nos objectifs de croissance ne sont pas si élevés si je compare avec la France, qui s’est donné le défi de doubler les superficie­s sous régie biologique en quatre ans », conclut-il.

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