Nombre d’inspections en hausse
Aucune inspection n’a été enregistrée au Québec dans le secteur primaire l’an dernier. Cette année, au moins six exploitations ont avisé la Fondation des entreprises en recrutement de maind’oeuvre agricole étrangère (FERME) qu’elles doivent faire l’objet d’une inspection surprise.
« On voit sur le terrain que le gouvernement fédéral a réalisé des inspections chez des producteurs; c’est déjà commencé », affirme le directeur général de la FERME, Denis Hamel.
Au Canada
En Ontario, les fermes Obeid viennent de recevoir un rapport d’inspection : deux ans de suspension du programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) pour avoir fait travailler, à répétition, leurs 20 employés durant sept jours consécutifs. L’entreprise fautive se retrouve également sur une liste noire, rendue publique par le gouvernement fédéral. Une telle suspension peut avoir de graves conséquences sur une exploitation maraîchère. « Comment les producteurs vont-ils faire leur récolte s’ils n’ont plus de main-d’oeuvre? » se demande le responsable du dossier à l’Union des producteurs agricoles (UPA), Denis Roy.
Un total de 1 537 inspections ont été menées dans des entreprises employant des travailleurs étrangers temporaires (TET) au Canada depuis le début de l’année. C’est plus deux fois plus que l’an dernier, lit-on dans le Globe and Mail. « Dans un sens, on est contents; c’est une bonne chose », dit M. Hamel.
Au Québec aussi
L’augmentation du nombre d’inspections avait été annoncée en 2013, au moment de la réforme du PTET. « Les divers organismes qui oeuvrent dans le secteur agricole ont eu le temps de s’y préparer », affirme Denis Roy. D’ailleurs, la FERME et l’UPA se disent confiantes. « Nos producteurs suivent les règles; on est fiers de le dire. Les gens qui abusent des TET, on ne veut pas les avoir », déclare M. Hamel.
Par contre, ça ne doit pas se transformer en « chasse aux sorcières », ajoute ce dernier. Il ne faut pas que l’augmentation du nombre d’inspections retarde le processus déjà laborieux d’embauche de TET. « Si le processus est fluide, on n’est pas contre. Mais si jamais l’entreprise qui fait l’objet d’une inspection a besoin de TET et qu’il y a une demande en cours, il ne faudrait pas ça entraîne un retard. »
Réforme du PTET
Rappelons que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées a mené une large consultation concernant le PTET et doit produire un rapport sur le sujet.
Le ministre de l’Immigration, John McCallum, aurait récemment expliqué au Globe and Mail que les réformes entreprises par le gouvernement précédent concernant le PTET sont allées trop loin et que des changements étaient prévus au programme cette année. Il se serait même déjà engagé à mettre de l’avant les recommandations du rapport du Comité, dont le dévoilement serait prévu le 19 septembre. « On ne sait rien de ce qu’il peut contenir, indique Denis Hamel. Mais on anticipe des allègements, ce qui serait une très bonne chose pour les producteurs. »