Le manque d’eau affecte les rendements
Les températures chaudes des dernières semaines conjuguées aux excellentes conditions de semis permettent au maïs-grain d’avancer rapidement vers la maturité cette année, si bien que le chercheur Gilles Tremblay estime que dans deux semaines, certains champs de la Montérégie seront prêts pour la récolte.
« J’analyse environ 2 000 épis chaque année dans différentes régions du Québec et je constate que le maïs est avancé. Si on continue avec des températures semblables, les récoltes s’effectueront plus tôt. Des cultivars atteindront leur maturité dès la mi-septembre en Montérégie, à la fin de septembre pour le Centre-du-Québec et vers le 10 octobre pour le sud de Québec [Princeville, Bellechasse, etc.] », mentionne M. Tremblay, spécialiste en régie des grandes cultures au Centre de recherche sur les grains (CÉROM).
Le chercheur évalue le taux d’humidité des grains afin de prévoir les dates de maturité. La semaine dernière, le taux d’humidité des échantillons prélevés à la station de Bonaventure, près de Drummondville, atteignait 46 % alors qu’à pareille date l’an passé, il était de 62 %. Même contexte dans la région située au sud de Québec où le taux d’humidité moyen de 59 % enregistré la semaine dernière dans les échantillons contrastait avec les 77 % d’humidité notés en 2015.
Stress hydrique en Montérégie
Mauvaise nouvelle pour les producteurs de la Montérégie : Gilles Tremblay évalue que le manque d’eau lors de la floraison et du remplissage des grains entraînera une baisse de rendement, potentiellement de 10 à 15 %. « Le maïs a eu chaud et il a encore chaud. C’est un stress hydrique qui aura un impact sur la productivité. On le remarque par des épis moins longs, parfois des malformations sur les côtés et des grains non complétés à l’extrémité de l’épi », précise l’expert.
Au Centre-du-Québec, les rendements de maïs ne devraient pas être affectés puisque la région a bénéficié de quelques précipitations supplémentaires. « Les épis échantillonnés au Centre-du-Québec sont plus lourds, les rendements seront bons et la qualité aussi. Idem pour la région au sud de Québec. Il faut comprendre qu’avec la chaleur que nous avons connue, une pluie de 10 à 15 mm qui tombe au bon moment fait la différence », explique-t-il.