« Pendant qu’on discute, les autres se développent »
« C’est beaucoup trop long. Tout le monde a été surpris de voir qu’il y aurait un délai jusqu’en 2018 », a réagi Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à propos du temps qu’il faudra pour mettre en place une politique bioalimentaire du Québec, alors que huit consultations ont déjà eu lieu dans le secteur depuis 2008.
Le président de l’Union estime que le délai fixé avant d’arriver à des mesures structurantes va nuire au développement de l’agroalimentaire au Québec. « Pendant qu’on discute au Québec, les autres se développent », fait valoir Marcel Groleau, qui rappelle que la Belle Province subit les conséquences d’un sousinvestissement en agriculture puisque le pourcentage de progression des investissements de 2006 à 2015 a été quatre fois plus important en Ontario qu’au Québec. Les autres points jugés urgents à régler sont la rareté de la main-d’oeuvre et le manque de financement en recherche et développement. « Sur ces trois enjeux, tout le monde devrait être d’accord », estime Marcel Groleau.
Objectif de la politique
Au-delà du problème de délai, l’UPA souhaite que la nouvelle politique donne un coup d’accélérateur au développement de l’agroalimentaire au Québec. « C’est sûr que ça va prendre des cibles et des résultats mesurables », estime Marcel Groleau, qui suggère qu’une croissance de la part du marché intérieur des produits du Québec de 1 ou 2 % pendant cinq ans pourrait avoir un effet positif considérable sur l’ensemble de la filière puisque le marché de l’alimentation dépasse les 30 G$ par an au Québec. « Si on stimule l’investissement dans les entreprises, l’exportation pourrait aussi en bénéficier », ajoute le président de l’Union.
Réciprocité des normes
« Sur le plan réglementaire, il y a un paradoxe », ajoute Marcel Groleau, qui fait valoir que le Québec ne peut pas