Soya : rendements variables
Les champs de soya de la Montérégie, surtout ceux qui comportent un sol léger, donneront des rendements inférieurs aux moyennes habituelles, prédit Alain Létourneau, président de Prograin, une entreprise spécialisée dans l’exportation de soya.
« Les plants ont souffert de sécheresse au sud du Québec. Les champs au sol argileux s’en tireront un peu mieux, mais on ne s’attend vraiment pas à des rendements records comme ceux de l’an dernier », explique-t-il. À l’inverse, l’expert de Prograin souligne que le secteur de Lanaudière et ceux qui se trouvent à l’est de Drummondville pourraient réserver d’agréables surprises, et offrir des rendements supérieurs à leurs moyennes habituelles.
À Ceresco, un autre gros joueur québécois du soya, le directeur en approvisionnement des grains, Hicham Bali, s’attend à une réduction globale du rendement d’environ 10 à 15 % en sol québécois. Celle-ci sera pire en Ontario. « Dans l’Ouest ontarien, le stress hydrique a été très fort cet été. Certaines régions n’ont pas reçu d’eau pendant deux mois. Les producteurs vont subir une réduction de rendement de plus de 30 % », mentionne-t-il.
Les producteurs et agronomes souhaitent encore de la pluie au Québec, même si la récolte est imminente. « Un peu d’eau aiderait à régulariser la maturation des grains. En effet, la sécheresse rend les grains très fragiles. Ça occasionne des pertes lors du battage, de la manutention et du criblage », précise M. Létourneau. La récolte des premiers volumes d’importance commencera dans quelques jours, soit vers le 20 septembre.
Les prix du soya IP pourraient augmenter
Le soya à identité préservée (IP) représente près de 40 % de tout le soya produit au Québec. Or, les volumes records des deux dernières années ont généré des surplus. Une récolte canadienne plus modérée cette année, jumelée au développement de nouveaux marchés, permettra de rééquilibrer l’offre et la demande à l’avantage des agriculteurs.