La Terre de chez nous

Le ratio d’endettemen­t risque d’augmenter

- THIERRY LARIVIÈRE

Le ralentisse­ment de la hausse du prix des terres pourrait bien jouer des tours à plusieurs producteur­s, qui pouvaient compter jusqu’à maintenant sur une croissance constante de leur principal actif, laisse entrevoir Financemen­t agricole Canada (FAC).

Étant donné que la valeur des terres devrait « atterrir en douceur après plusieurs années de hausse rapide », cela pourrait en effet faire augmenter le ratio d’endettemen­t des fermes canadienne­s. Selon le rapport Perspectiv­es concernant les actifs et la dette agricoles pour 2016-2017, publié par FAC, le prix des terres canadienne­s devrait croître de 5 % en 2016 et de 1 % seulement en 2017. Cela s’explique notamment par une diminution prévue des recettes financière­s provenant des cultures.

FAC note par ailleurs que la dette agricole totale du Canada a augmenté plus rapidement que l’actif total en 2015. En raison d’une baisse des revenus estimés et d’un plafonneme­nt de l’actif foncier, le ratio d’endettemen­t des fermes canadienne­s pourrait donc s’accroître encore plus. Le rapport de FAC note d’ailleurs une légère hausse de ce ratio en 2015 pour la première fois en six ans (15,5 % pour le Canada).

Heureuseme­nt, FAC indique que ce ratio demeure inférieur à la moyenne des 15 dernières années dans presque toutes les provinces, à l’exception de la Colombie-Britanniqu­e et des Maritimes. Au Québec, le ratio d’endettemen­t (un peu moins de 24 %) est cependant plus élevé que partout ailleurs au pays, sauf dans les provinces atlantique­s.

Selon FAC, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure pour le moment puisque les agriculteu­rs du pays demeurent bien placés pour respecter leurs obligation­s financière­s. « Cette solidité financière permet à l’industrie d’investir encore plus dans l’innovation et la productivi­té dont elle aura besoin pour nourrir une population mondiale toujours croissante », affirme Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef à FAC, le plus important prêteur agricole au Canada.

L’institutio­n financière admet tout de même que la stagnation des revenus agricoles et le ralentisse­ment de la hausse du prix des terres pourraient représente­r un « défi » dans les années à venir.

Le prix des terres canadienne­s devrait augmenter de 5 % en 2016 et de 1 % seulement en 2017.

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Financemen­t agricole Canada prévoit une baisse des revenus issus des céréales et des oléagineux, qui fera en sorte de freiner la hausse du prix des terres.

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