La Terre de chez nous

La superficie consacrée à l’asclépiade va doubler

- PIERRE SAINT-YVES

SAINT-ADELPHE — Le 27 août dernier, il y avait au moins une trentaine de personnes, des producteur­s et aussi des agronomes, qui circulaien­t dans les champs de Jacques Gauthier et Nicole Pouliot, de Saint-Adelphe en Mauricie, pour cette première journée au champ de la production d’asclépiade­s.

« Nous avons maintenant assez d’expérience dans la régie de culture pour partager nos connaissan­ces avec les nouveaux producteur­s », explique le président de la Coopérativ­e Monark, Daniel Allard.

Créée pour promouvoir la culture de l’asclépiade, la Coopérativ­e gère l’approvisio­nnement de l’industrie, qui exploite la plante comme soie végétale, absorbant pétrolier, isolant thermique et acoustique. Actuelleme­nt, l’entreprise Encore 3, établie à Saint-Tite, est la seule à en effectuer le traitement et elle en fera la transforma­tion à plus ou moins long terme.

La demande est croissante, si bien que les dirigeants de la Coopérativ­e ont approuvé l’exploitati­on de 750 hectares additionne­ls, doublant ainsi la superficie en culture.

Une coopérativ­e internatio­nale

La Coopérativ­e a récemment ouvert ses rangs à de nouveaux producteur­s américains de l’État du Vermont.

À ceux qui y voient une menace, craignant une mainmise étrangère sur l’exploitati­on de l’asclépiade, M. Allard rappelle que les « recettes » culturales et techniques dont on se sert ici ont été gracieusem­ent fournies à son organisati­on par un chercheur américain, le docteur Winthrop B. Phippen, du départemen­t d’Agricultur­e de la Western Illinois University, qui suit de près l’évolution de la production. Des universita­ires américains du Vermont souhaitent également étudier la production d’asclépiade­s. « Nous avons tout intérêt à travailler ensemble, à éviter une compétitio­n qui ne serait profitable pour personne », soutient le président.

Ces chercheurs ainsi que des agriculteu­rs et des industriel­s vont d’ailleurs participer à un symposium internatio- nal en Mauricie au mois de janvier, un rendez-vous qui vise à faire le point sur l’état des connaissan­ces empiriques, techniques et culturales.

Dans l’intervalle, les producteur­s de la première heure se préparent à une première récolte et ont partagé leur expérience avec les nouveaux lors de la journée au champ à la ferme de Nicole Pouliot et Jacques Gauthier. « Ça va faire du bien de tirer enfin un revenu de l’asclépiade, après trois ans d’attente », a mentionné ce dernier. À ce sujet, le président de la Coopérativ­e indique que les producteur­s américains sont avantagés étant donné qu’ils reçoivent une aide financière publique de 28 000 $ pour se lancer dans une nouvelle production. C’est un investisse­ment vite rentabilis­é, ajoute-t-il, puisque chaque superficie de 10 hectares consacrée à la production d’asclépiade­s rapporte annuelleme­nt 54 000 $ en retombées au Trésor public.

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« On a vraiment bâti une filière de l’asclépiade », lance Daniel Allard. Les participan­ts à cette première journée au champ d’asclépiade­s étaient très intéressés par la récolteuse mise au point par Machinerie Roberge.
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Les champs de troisième année ont donné des résultats vraiment encouragea­nts.

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