La Terre de chez nous

Le gouverneme­nt reste inflexible

- THIERRY LARIVIÈRE

Malgré les demandes de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) et de la Fédération québécoise des municipali­tés (FQM), le gouverneme­nt du Québec n’a pas l’intention de suspendre sa modificati­on du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) prévue pour 2017.

Rappelons que selon des calculs effectués par le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), quelque 83 % des agriculteu­rs vont voir leur remboursem­ent de taxes diminuer et, par conséquent, leur facture fiscale municipale augmenter, uniquement à cause de l’applicatio­n du nouveau programme. L’UPA estime de son côté que la hausse moyenne de taxes atteint 30 % à 40 %. Il faut bien entendu ajouter à ces prévisions la hausse habituelle du compte de taxes municipale­s qui provient de l’évaluation de la valeur des terres.

« Nous ne prévoyons pas surseoir à la simplifica­tion du PCTFA annoncée dans le cadre du dernier Plan économique », a répondu Audrey Cloutier, attachée de presse du ministre des Finances, Carlos Leitão, lorsqu’on l’a interrogée sur la possibilit­é de repousser l’applicatio­n de la réforme après 2017. Toujours selon le cabinet du ministre, le document du MAPAQ « compare les chiffres réels de 2016 avec une applicatio­n théorique du nouveau programme en utilisant ces mêmes chiffres. Il faut plutôt utiliser les prévisions de 2017 pour évaluer l’impact réel du programme, puisque ce dernier ne sera appliqué qu’en 2017. En procédant ainsi, nous pouvons conclure que globalemen­t, les agriculteu­rs ne subiront pas une baisse du montant alloué au titre du crédit d’impôt pour taxe foncière agricole ». Le ministère des Finances ne « partage pas l’analyse de l’UPA » et maintient que le nouveau PCTFA se fera à « coût nul ». La porte-parole précise que des rencontres ont déjà eu lieu avec l’UPA et que le ministère demeure « ouvert à apporter des modificati­ons à toutes mesures lorsque cela est justifié ».

L’attachée de presse précise par ailleurs que l’ouverture du programme à 2 500 nouveaux producteur­s est une bonne chose. « En simplifian­t les critères d’admissibil­ité au PCTFA, on permet à davantage de petits producteur­s locaux de se prévaloir du crédit, ce qui est une bonne nouvelle pour le développem­ent économique de nos régions », affirme Audrey Cloutier.

Le ministre de l’Agricultur­e, Pierre Paradis, abonde dans le même sens que son collègue des Finances. « Ce n’est plus dans ma cour, c’est à l’Agence du revenu », a d’abord répondu le ministre Paradis, interrogé par la Terre. Il a par la suite renchéri en ajoutant : « Si vous augmentez le budget de 5 % et qu’il y a un impact négatif, vous devez chercher un coupable ailleurs qu’ici. »

L’UPA maintient sa position

L’UPA n’est pas impression­née par l’affirmatio­n du cabinet du ministre des Finances. « C’est un faux argument », avance Patrice Juneau, porte-parole de l’UPA. Selon lui, on peut comparer l’effet des deux programmes de remboursem­ent de taxes en utilisant n’importe quelle année de référence. « Si on prend les estimation­s de 2017, on va encore avoir la marge négative entre les deux programmes », ajoute Patrice Juneau. Ce dernier précise qu’une rencontre a effectivem­ent eu lieu entre l’UPA et le ministère des Finances récemment, mais qu’il n’a pas été question des prévisions 2017.

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Québec garde le cap et ne compte pas suspendre l’applicatio­n du nouveau calcul du Programme de crédit de taxes foncières agricoles prévue pour 2017.

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