« On manque toujours de foin »
– LUC NORMANDIN, NORFOIN INC.
SAINT-CÉSAIRE — « La Journée à foin du Conseil québécois des plantes fourragères [CQPF], c’est une journée unique », a déclaré sa présidente, Nathalie Gentesse, devant quelque 250 participants, le 13 septembre dernier. Le succès de la journée témoigne de l’importance des plantes fourragères et des besoins du secteur d’échanger des connaissances et d’en acquérir de nouvelles.
Pour cette journée, le CQPF avait choisi le thème « Le foin dans votre rotation ». Et c’est Norfoin inc., une entreprise spécialisée dans la production et le commerce de foin, qui était l’hôte de ce grand rassemblement annuel.
« On manque toujours de foin », a mentionné Luc Normandin, l’un des propriétaires de Norfoin. En fait, le volume vendu pourrait être encore plus grand. Mais selon le producteur, le nerf de la guerre est de garantir un approvisionnement à la clientèle. Norfoin cultive 155 ha de foin, dont 80 ha en association avec d’autres producteurs. En 2015, Norfoin a produit 3 900 balles et en a acheté 21 000 d’autres producteurs. Luc Normandin s’est inspiré de Bonduelle pour développer son modèle d’affaires. En fait, on permet aux producteurs d’effectuer leurs propres semis, leur choix de semences et de fertilisation. Par contre, Norfoin assume tous les travaux de la récolte, du séchage et de l’entreposage. Le producteur est payé 100 $ la tonne de foin à 12 % d’humidité et des primes sont possibles selon le type de plantes fourragères ensemencées.
Réjean Prince, agroéconomiste au MAPAQ Montérégie, a évalué à l’aide du logiciel Rotation$+ la marge totale produite pour quatre années de prairie suivies d’une de maïs et d’une de soya dans la zone de production de SaintCésaire. Cette rotation permettrait de dégager une marge totale de 256 $/an en tenant compte de l’effet des rotations sur le rendement.
L’agronome à l’Université Laval Anne Vanasse a présenté les avantages d’inclure des plantes pérennes dans la rotation de cultures et d’alterner des familles de plantes. Les plantes pérennes contribuent davantage à l’augmentation de la matière organique. Elles apportent une grande quantité de résidus et elles ont un rapport racine sur tige très élevé. La contribution des racines à la teneur en matière organique est cinq fois plus grande que celle des tiges. Aussi, puisque le travail de sol est moindre dans les prairies, cela réduit la minéralisation. En plus, les légumineuses offrent des crédits d’azote pour les cultures suivantes et les rotations aident à briser le cycle de maladies. Pour Luc Normandin, ces informations sont plus que positives : « Je suis content de voir autant de monde vanter le foin. »