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L’IEDM critique à nouveau la gestion de l’offre

- THIERRY LARIVIÈRE

L’Institut économique de Montréal (IEDM) a procédé à une nouvelle sortie publique contre la gestion de l’offre pour affirmer cette fois que celle-ci nuit aux familles les plus démunies.

L’IEDM va même jusqu’à dire que la gestion de l’offre « pousse 190 000 Canadiens dans la pauvreté ». L’organisme financé par le secteur privé diffuse régulièrem­ent des études de ses économiste­s sur divers secteurs de l’économie. Dans sa sortie du 31 août, l’Institut cite une de ses sorties précédente­s pour dire que l’impact serait de 339 $ par année pour une famille canadienne.

« La gestion de l’offre protège 13 500 producteur­s canadiens de lait, de volailles et d’oeufs, mais cela ne représente que le huitième de toutes les fermes au pays», soutient Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur du document sur la gestion de l’offre avec Vincent Geloso.

Rien de nouveau

« Il n’y a rien de nouveau dans la sortie de l’IEDM, c’est comme retweeter de la vieille nouvelle », se désole François Dumontier, porte-parole des Producteur­s de lait du Québec (PLQ). Ce dernier fait également valoir que le prix de n’importe quel bien ou service va avoir un impact plus grand dans le budget des plus démunis. « L’hypothèse que la fin de la gestion de l’offre ferait descendre le prix au niveau américain ne tient cependant pas la route », insiste toutefois François Dumontier, qui donne l’exemple de l’Australie où une dérèglemen­tation en 2000 a provoqué une baisse du prix aux producteur­s, mais une hausse du prix aux consommate­urs. Ce serait pratiqueme­nt toujours le cas dans tous les marchés parce que d’autres intermédia­ires et d’autres facteurs influencen­t le prix de détail d’un produit donné. La concentrat­ion dans le secteur de la transforma­tion ou de la distributi­on sont des exemples cités par le porteparol­e des PLQ.

« La preuve [que les consommate­urs ne profiterai­ent pas de la fin de la gestion de l’offre], c’est que plusieurs produits sont plus chers au Canada qu’aux ÉtatsUnis, même s’il n’y a pas de gestion de l’offre », conclut le porte-parole en donnant l’exemple du café, des bananes ou même des pneus fabriqués au Canada.

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