La place des femmes : un dossier chaud
Fédération des agricultrices du Québec
Les femmes propriétaires et copropriétaires des entreprises agricoles correspondent à 26 % de l’ensemble des fermes du Québec. À l’inverse, les administratrices ne représentent que 13 % des femmes élues au sein de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Pourquoi est-ce que les femmes sont sous-représentées?
« Contrairement à un mythe souvent véhiculé, ce n’est pas parce que les femmes ne s’intéressent pas à la politique, mais ce sont plutôt des obstacles d’ordre systémique qui freinent la participation des femmes aux sphères de pouvoir. Il reste un sérieux travail à faire au sein des structures politiques afin qu’elles soient réellement inclusives pour toutes les femmes et pour que la représentation politique reflète leur diversité et leurs réalités. » ( Pour une plus grande présence des femmes dans les instances décisionnelles et d’influence, Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec, 2016).
Partout dans le monde, des mesures sont mises en place afin de favoriser la présence des femmes dans les instances décisionnelles, dont voici quelques exemples au Québec, au Canada et en France.
Québec – La Loi sur la gouvernance des sociétés d’État (entrée en vigueur en 2006)
• Entre 2006 et 2011, la représentation des femmes au sein des conseils d’administration (CA) est passée de 28 % à 52,4 %.
Québec – La Table des partenaires influents (mise en place en 2012)
• propose des moyens concrets afin d’augmenter le nombre de femmes dans la haute direction et les CA des sociétés cotées en bourse (15 % des sièges aux CA des 50 plus grandes sociétés cotées);
• invite les sociétés à atteindre des cibles de : - 20 % d’ici 5 ans, - 30 % d’ici 10 ans, - 40 % d’ici 15 ans.
Ottawa – Plan pour accroître la participation des femmes aux CA (rapport publié en 2014)
• Les secteurs public et privé devraient nommer 30 % de femmes à des postes au sein de CA d’ici cinq ans;
• Les sociétés cotées en bourse devraient adopter une approche fondée sur le principe « se conformer ou s’expliquer ».
France (entrée en vigueur en 2011)
• Adoption d’une loi imposant aux entreprises françaises (cotées ou non) un minimum de 20 % de femmes aux CA en 2014, de 40 % en 2017;
• Sanctions : - Toute nomination au CA qui contrevient aux proportions fixées par la loi est nulle,
- Interdiction de verser des jetons de présence aux membres du CA.
Des réflexions sont en cours à l’UPA afin de favoriser la présence féminine dans ses instances. Vers quel modèle les producteurs et productrices se tourneront-ils? Un dossier chaud à suivre dans les prochains mois!